L'ESILV, l'école d'ingénieurs à la conquête de nouveaux territoires

Clément Rocher Publié le
L'ESILV, l'école d'ingénieurs à la conquête de nouveaux territoires
L'ESILV devrait quitter ses locaux situés à Courbevoie pour intégrer de nouveaux bâtiments à Nanterre début 2024. // ©  Pôle Léonard de Vinci
Développement à l'international, implantation d'un nouveau campus en France… plusieurs chantiers sont en cours à l'ESILV, école d'ingénieurs privée du Pôle Léonard de Vinci, située à la Défense. Pascal Pinot, directeur de l'établissement, fait le point sur sa stratégie de croissance.

Avec près de 3.000 étudiants, l'ESILV (École supérieure d'ingénieurs Léonard de Vinci) a atteint sa taille critique. Pascal Pinot, directeur de l'établissement depuis novembre 2020, est bien conscient des nouveaux enjeux qui l'attendent.

"La tension sur les métiers du numérique est toujours aussi forte. En huit ans, nous avons multiplié par cinq le nombre d'étudiants. Nous allons avoir 500 diplômés cette année, 700 dans quelques années, mais nous ne voulons pas de promotion de 1.000 étudiants." L'école d'ingénieurs sait qu'elle dispose d'un potentiel de croissance et compte miser sur de nouveaux publics et territoires.

Une volonté de recruter plus d'étudiants internationaux

L'ESILV cherche à renforcer son positionnement à l'international notamment pour favoriser le recrutement des étudiants internationaux. Actuellement, près de 12% des étudiants de l'école sont étrangers. "La crise sanitaire ne changera pas l'envie des étudiants d'étudier et de travailler à l'étranger. Il faut qu'on s'engage sur ce marché."

Ainsi, l'école d'ingénieurs souhaiterait davantage se faire connaître auprès de l'Inde et de l'Amérique latine. "Il y a une croissance importante des étudiants de ces pays qui vont à l'international." Le directeur indique que l'école reste en veille vis-à-vis de la Chine. "Mais il y a des actions qu’on ne souhaite pas développer pour le moment en raison du contexte."

Parmi les mesures prises par l'établissement, Pascal Pinot souligne que le cycle de master sera délivré complètement en anglais à partir de la rentrée 2021. "Cela permettra d'attirer les étudiants étrangers qui ne viennent pas en France à cause de la langue mais permettra aussi aux étudiants français d'évoluer dans un milieu beaucoup plus international."

Le Pôle Léonard de Vinci a accueilli depuis mars Thierry Delécolle en tant que nouveau directeur des programmes. "Nous réfléchissons avec lui à monter des programmes à destination des étudiants internationaux plutôt de type MSc (Master of Science) pour septembre 2022. Nous avons aussi décidé de développer notre parcours international pour que les étudiants s'adaptent à la culture française, à la mentalité européenne et au fonctionnement des entreprises françaises", explique le directeur de l'ESILV.

Affirmer son ancrage à l'international

En 2019, le Pôle Léonard de Vinci a choisi d'ouvrir sa première antenne internationale à Dublin, au sein du Dorset College. L'école d'ingénieurs souhaite continuer à offrir à ses étudiants de nouvelles opportunités dans un environnement international. Des discussions sont en cours avec d'autres universités européennes. "Un projet pourrait se concrétiser à Riga, en Lettonie. Il faut que les étudiants puissent se déplacer partout en Europe. Nous devons avoir une offre qui s’adapte à la personnalité de l’étudiant", précise le directeur de l'ESILV.

Et l'école souhaite poursuivre cette dynamique à l'international avec la création de doubles diplômes. "Il faut aussi proposer aux étudiants qui le souhaitent la possibilité d’avoir une carrière plus internationale." Objectif : construire deux doubles diplômes par majeure (un en Europe et un autre hors Europe), soit 20 au total. En effet, l'ESILV s'était engagée dans l'ouverture de dix majeures, accessibles après les trois années de tronc commun, afin de mieux répondre aux besoins des entreprises et des nouveaux enjeux de la société.

S'implanter dans les grandes métropoles

A l'image d'autres grandes écoles d'ingénieurs, l'ESILV souhaite renforcer sa présence en France avec l'ouverture de campus dans les grandes métropoles. "Nous allons commencer petit comme tout le monde mais nous pensons qu'il y a un fort potentiel de développement", explique Pascal Pinot.

"Nous allons conserver l'ADN de l'école mais nous voulons aussi de la transversalité avec la mise en place de partenariats avec des écoles locales." L'ouverture d'un nouveau campus à Nantes est prévue pour septembre 2022. La formation sera identique sur les deux sites.

Le directeur précise que cette nouvelle implantation doit nécessairement s'inscrire dans une politique de site. "Nous allons construire le campus en parfaite cohésion avec les objectifs de site du territoire. Cela signifie coordination des formations et intégration des enseignants-chercheurs. Nous allons apporter notre plus-value à la fois sur la formation, la recherche et l'innovation."


Un déménagement prévu en 2024

Ces grands chantiers déployés par l'ESILV verront le jour avant le déménagement du pôle Léonard de Vinci, prévu pour le début de l'année 2024. L'école d'ingénieurs quitte ses locaux, appartenant au Conseil départemental, pour intégrer de nouveaux bâtiments de 18.000 m2 à Nanterre. "Nous avons saisi une belle opportunité avec un appel à projets du Grand Paris. Le projet a pris un peu de retard mais nous avons le permis de construire", souligne le directeur de l'école.

Clément Rocher | Publié le