L’Essca poursuit son développement en France et se recentre sur l'Europe

Sarah Nafti Publié le
L’Essca poursuit son développement en France et se recentre sur l'Europe
Le siège social de l'Essca à Angers. // ©  ESSCA
L’Essca, école de commerce post-bac, a présenté l'actualisation de son plan stratégique "Odyssée 20/24" deux ans après son lancement lors d’une conférence de presse jeudi 8 septembre 2022. Un plan aux ambitions multiples en matière de développement des campus en France et en Europe, de transition et de diversité mais aussi visant à intégrer le top 30 des business schools européennes.

La course à la performance continue pour les écoles de commerce. C'est le cas de l'Essca, école de commerce originaire d'Angers et désormais implantée sur huit campus dans le monde, qui a redéfinit ses différentes ambitions deux ans après le lancement de son plan stratégique, lors d'une conférence de presse organisée le 8 septembre dernier.

L'école est "en forte croissance", selon son directeur général, Jean Charroin. Et pour aller plus loin dans sa dynamique, le directeur général se fixe plusieurs objectifs parmi lesquels celui d'intégrer le top 30 des business schools européennes.

Au-delà de ce projet, il fait le point sur la stratégie multi-site en France et en Europe, les ambitions de recherche, mais aussi les enjeux de transition et de diversité et comment l'Essca se met en ordre de marche pour les relever.

Structurer une école multi-campus cohérente

Jean Charroin fait le bilan de la stratégie multi-campus de l'Essca dont l'idée est de "se déconcentrer tout en assurant une uniformité dans les diplômes délivrés, quel que soit le lieu d'études".

Ainsi, le campus de Lyon est passé d’une quarantaine d’étudiants en 2016 à plus de 1.000 en 2022, dans des locaux qui sont en train d’être agrandis. Et l’ouverture, en cette rentrée 2022, d’un nouveau campus à Strasbourg, permet à l’Essca d’assurer la couverture "de 90% du territoire".

Si le siège historique est toujours à Angers, le campus n’y représente plus que 35% de l’activité de l'école. Pour accélérer la déconcentration, chaque campus est doté d’une direction centrale. Un audit interne est également réalisé pour garantir un principe de cohésion.

"Notre souhait est de développer une école multi-campus au cœur et au service des territoires", assure Benjamin Morisse, directeur général adjoint. L’école s’appuie au maximum sur le tissu économique local pour engager des partenariats ou proposer des formations en adéquation avec les attentes des territoires.

Notre souhait est de développer une école multi-campus au cœur et au service des territoires (B. Morisse, DGA)

Côté technologies, l'école prévoit de développer "l’utilisation de nouvelles technologies à des fins pédagogiques, scientifiques ou managériales". La crise sanitaire a accéléré la mise en place de nouvelles possibilités d’apprentissage, "en passant 100% en ligne en 48 heures afin d’assurer la continuité pédagogique".

Depuis, l’Essca a ouvert un campus 100% online avec des parcours certifiants et diplômants. Les nouvelles technologies facilitent les liens entre les différents campus, avec par exemple, des enseignants qui partagent leurs cours en différents lieux.

Se recentrer sur l'Europe

L’Essca affiche en outre "une ambition forte en matière de recherche", affirme Jean Charroin. En évaluant les contributions pédagogiques et scientifiques de ses enseignants-chercheurs, l'école note une forte accélération des publications dans les grands journaux scientifiques. Afin de rendre publics ces travaux, l’école a notamment créé un site, "Essca Knowledge", qui lui donnera davantage de visibilité auprès des acteurs économiques ou médiatiques.

Concernant l’internationalisation, la crise sanitaire, avec le campus de Shanghai "en stand-by", a incité le groupe à se recentrer vers l’Europe. Ainsi, l'Essca prévoit l'ouverture d'un campus à Malaga (Espagne) en 2024 et un bureau sera implanté au Luxembourg. "Malaga a une réputation de technopole, avec un besoin de formation auquel il n’y a pour l’instant pas de réponse", explique Stéphanie Villemagne, qui note que sur les 150.000 étudiants internationaux en Espagne, 35.000 sont à Malaga.

Créer des campus en zone Schengen et euro facilite par ailleurs les démarches administratives, notamment pour les étudiants, et permet de réduire l’empreinte carbone liée aux déplacements longue distance. Car la question de la responsabilité sociale est au cœur des interrogations du groupe sur son avenir.

Rendre explicites les actions en matière de transitions

Pour Benjamin Morisse, "il faut rendre plus explicite les actions de l’école" : sobriété dans l’utilisation des ressources, diversité et inclusion sociale. "Il y a enjeu d’engagement dans la réindustrialisation en Europe. Il est aussi de notre responsabilité de raisonner en termes de civisme économique", précise-t-il.

La construction et la rénovation de bâtiments existants se fait selon des critères d’éco-responsabilité. Et le fait que l’école propose des enseignements à la fois économiques et en gestion permet de penser plus globalement les enjeux de la transition écologique. Quant aux étudiants, on leur propose une intégration solidaire, en s’engageant au profit de projets en faveur de la communauté lors de leur arrivée sur le campus.

Modulation des frais de scolarité et apprentissage

L’Essca, pour assurer davantage de diversité, a été la première école à proposer la modulation des frais de scolarité en fonction des revenus. En ce qui concerne la voie de l’apprentissage, elle concerne 437 étudiants, sur les 6.500 au total. L’objectif d’atteindre 1.000 alternants en 2024 "ne sera sans doute pas tenu", précise Jean Charroin, estimant davantage réaliste le nombre de 600 à 700.

"Avant d’être un mode de financement des études, l’apprentissage est une voie de professionnalisation, sur laquelle il est important d’assurer une certaine qualité". Or, au vu de la baisse des aides à l’apprentissage, l’école préfère assurer moins de contrats, en garantissant un suivi pédagogique attentif à tous ses étudiants.

Sarah Nafti | Publié le