L'ESSEC dresse le bilan de son programme "Une grande école pourquoi pas moi ?"

Emmanuel Vaillant Publié le
Le programme "égalité des chances" de l'ESSEC fête ses dix ans. L'occasion de faire le bilan d'un dispositif qui, s'il concerne peu d'élèves, a fait la preuve de son efficacité.

Initié en 2002, le programme "Une grande école pourquoi pas moi?" (PQPM) de l'ESSEC fait figure de précurseur. S'il n'a concerné que 500 lycéens tutorés en dix ans, et 10 établissements scolaires associés, il a amorcé un vaste mouvement d'initiatives et d'expérimentations en faveur de l'égalité des chances dans l'accès à l'enseignement supérieur. Il a ainsi inspiré plus de 80 grandes écoles et universités et contribué à la mise en place des Cordées de la Réussite, qui concernent aujourd'hui près de 50.000 élèves.

A l'occasion des dix ans du dispositif, l'ESSEC a mené une étude pour en mesurer l'impact sur les quelques 500 élèves tutorés et 450 étudiants tuteurs. "L'enquête montre très nettement que ce programme a permis à des jeunes d'accéder à des formations qu'ils n'auraient pas rejointes sans le soutien de PQPM", souligne Chantal Dardelet, responsable du programme égalité des chances de l'ESSEC.

Une ambition multipliée par deux

Ces bénéficiaires du programme PQPM sont pour les deux tiers issus de milieux populaires, dont 86% de boursiers, essentiellement diplômés d'un bac général, dont deux tiers avec une mention.

Par rapport à un groupe témoin aux caractéristiques sociales et scolaires identiques, l'étude de l'ESSEC montre que ceux qui ont suivi le programme PQPM sont deux fois plus nombreux à avoir réussi leur admission dans des filières sélectives. Bien que très peu d'entre eux aient rejoint les cursus les plus sélectifs, comme les écoles de commerce ou d'ingénieurs les plus cotées.

Côté réussite, 77% d'entre eux ont décroché un diplôme de niveau bac+5 contre 35% pour les élèves du groupe témoin. Quant à leur taux d'insertion, il est, selon l'ESSEC, comparable à celui mesuré dans les autres enquêtes d'insertion de diplômés : 79% d'insertion en moins de deux mois contre 83% en moyenne générale.

Des étudiants plus solidaires

Du côté des étudiants tuteurs de l'ESSEC, le bilan est tout aussi positif : 68% d'entre eux se déclarent "plus aptes à capitaliser et à transmettre leur expérience", 53% se sentent "mieux armés pour développer les compétences de leurs collaborateurs" et 76% estiment avoir développé "des qualités de communication et d'écoute". "Nous notons aussi qu'une fois diplômés, souligne Chantal Dardelet, les étudiants qui ont participé à ce programme s'engagent davantage dans des actions solidaires, au service de la société".

Combien coûte ce dispositif ?
Lire notre article : PQPM : un budget conséquent pour un programme qui essaime (mars 2011)

Emmanuel Vaillant | Publié le