L'ICN déploie sa formation continue en Chine

De notre correspondant dans l’Est Philippe Bohlinger Publié le
ICN Business School devrait proposer à partir de 2014 des prestations de formation continue à Chengdu, une métropole de 14 millions d'habitants à l'ouest de la Chine. L'école de management a fait le pari de doubler d'ici à trois ans les ressources tirées de la formation continue.

Nancy, Metz, Nuremberg et bientôt Chengdu : ICN Business School élabore actuellement les statuts de sa filiale chinoise dédiée à la formation continue. La création de cette société, dont la direction sera confiée à Stanislas d'Eyrames, professeur agrégé d'ICN, renforce la présence de l’école dans l'empire du Milieu : ces trois dernières années, elle a recruté deux représentants commerciaux à temps partiel et signé trois accords de coopération avec des universités chinoises portant sur des échanges d'étudiants, ainsi qu'un double diplôme franco-chinois.

"En mars dernier, je me suis rendu dans le Sichuan pour signer des accords sur la formation initiale avec Sichuan Agricultural University, Sichuan University et Southwest Jiaotong University Chengdu. A cette occasion, j'ai rencontré les autorités du district de Chengdu, qui m'ont fait part des besoins locaux en matière de formation continue. En effet, cette métropole accueille une zone économique de 500 km² avec de grands industriels comme Volvo, Volkswagen ou encore Caterpillar", détaille Jérôme Caby, directeur d'ICN Business School.

Les accréditations Equis et Amba d'ICN, deux labels internationaux de référence pour les écoles de management et de commerce, auraient convaincu les Chinois de retenir ICN pour ces prestations.

Objectif : 3 millions d'euros de recettes en formation continue d'ici À 2016

Pour l'école, qui tire 10% de ses ressources de la formation continue, soit environ 1,5 million d'euros, l'enjeu est triple. Il est tout d'abord économique. Afin de se ménager des marges de manœuvre pour financer son programme grande école et ses bachelors, ICN a fait le pari de doubler d'ici à trois ans les ressources tirées de la formation continue.  L'ouverture sur la Chine devrait également permettre d'amortir son MBA, qui n'a pas encore atteint son seuil de rentabilité.

Deuxième enjeu, répondre aux exigences du label Equis. Lors du renouvellement de l’accréditation d'ICN pour trois ans, le comité Equis a pointé la nécessité d'internationaliser la formation continue. A l'international, l'école travaille également en partenariat avec la Chambre de commerce et d'industrie du Luxembourg et la Grunding Akademie de Nuremberg  (Allemagne), et a entrepris des prospections au Sénégal, plaque tournante pour l'Afrique de l'Ouest sur le plan de la formation continue.

Enfin, l'ouverture d'une filiale en Chine "permettra de créer de nouvelles opportunités de stages et d'emplois en Chine pour nos étudiants en formation initiale", se félicite Jérôme Caby.

Pour le volet diplômant de la formation – le programme MBA  –, ICN va s'associer avec une université du Sichuan. 65% des cours devraient être délivrés par ICN et 35% par son partenaire local. "Il est important de nous associer avec une université chinoise, d'une part parce que leurs professeurs sont très compétents, d'autre part pour encourager le recrutement d'étudiants, enfin parce que ce partenariat nous aidera à décrocher la précieuse reconnaissance de notre MBA par l’État chinois", détaille le directeur d'ICN. Une manière également de ne pas se positionner en concurrence frontale avec les établissements d'enseignement supérieur chinois, explique en substance Jérôme Caby, fort de son expérience d'ancien directeur de l'IAE de Paris : l'établissement est en effet partenaire depuis 1988 de l'University of International Business and Economics de Pékin.

D'ores et déjà, des locaux ont été mis gracieusement à disposition d'ICN par le district de Chengdu. Parallèlement, trois personnes à mi-temps conduisent depuis début novembre les démarches commerciales qui devraient permettre aux premières formations de commencer en 2014.

De notre correspondant dans l’Est Philippe Bohlinger | Publié le