L’Institut Mines-Télécom et six écoles d’ingénieurs s’associent pour créer l’IMT Grand Est

Eva Mignot Publié le
L’Institut Mines-Télécom et six écoles d’ingénieurs s’associent pour créer l’IMT Grand Est
Mines Nancy est l'une des six écoles d'ingénieurs membres de l'IMT Grand Est. // ©  Mines Nancy
Des établissements de la région Grand Est souhaitent développer ensemble des projets autour de la formation et du soutien à l’activité économique du territoire. Mutualisation des ressources, collaboration en recherche ou encore mise en place de parcours bidiplômants sont notamment au programme.

Le projet était dans les cartons depuis plusieurs mois. Désormais, c’est acté. L’université de Lorraine, l’université de Strasbourg et l’Institut Mines-Télécom lancent l’IMT Grand Est. Six écoles d’ingénieurs - Mines Nancy, Télécom Nancy, ENSG, InSIC, Télécom Physique Strasbourg et l’École et Observatoire des sciences de la Terre (EOST) - ont choisi de s’associer pour développer, avec l’IMT, des projets communs.

Les écoles affiliées ou en cours d’affiliation (pour l’EOST) à l’Institut Mines-Télécom ambitionnent de travailler ensemble sur deux axes principaux : la formation et le soutien au développement économique de la région. "La France a un besoin croissant d’ingénieurs pour répondre à un certain nombre de défis actuels. Au sein de l’IMT Grand Est, nous allons identifier des problématiques fortes sur lesquelles nous pourrons collaborer", explique François Rousseau, directeur de l’École des mines Nancy, elle-même composante de l’université de Lorraine.

Partage de plates-formes et édition de Mooc

Les établissements ont d’ores et déjà ciblé des thématiques sur lesquelles ils pourraient se compléter. Ainsi, l’ENSG, Mines Nancy et l’EOST envisagent de recenser les sites d’auscultation du sol et du sous-sol pour pouvoir par la suite déployer des plates-formes mutualisables en géosciences. Télécom Nancy et Mines Nancy souhaitent profiter de leurs expertises respectives pour développer un pôle excellence en cybersécurité.

Concrètement, ce partenariat se traduira par du partage de plates-formes et de labs, des collaborations accrues entre établissements dans le domaine de la recherche ou encore de l’édition de Mooc. "Nous prévoyons aussi des mutualisations de fonction : nous allons nous partager par exemple un directeur de l’innovation", annonce François Rousseau.

Des parcours croisés plus attractifs

Mais surtout, l’IMT Grand Est permettra aux étudiants de suivre des parcours croisés et bidiplômants. "Cela augmentera l’attractivité de notre offre de formations", assure Christophe Collet, directeur de Télécom Physique Strasbourg. À la rentrée 2019, un double diplôme tripartite entre les Mines Nancy, l’ENSG et l’EOST sera mis en place. Si les écoles d’ingénieurs n’ont pas attendu l’IMT Grand Est pour créer des parcours mutualisés, les établissements comptent bien accélérer le processus.

Mais il faudra encore attendre pour d’autres rapprochements concrets. Les établissements doivent vérifier les compatibilités d’emploi du temps et organiser des groupes de travail. "Le projet vise notamment à harmoniser notre offre de formations pour laquelle il peut exister certaines redondances entre écoles", complète François Rousseau.

"Nous voulons que les écoles conservent leur identité"

Un partenariat pour préparer une fusion prochaine ? Les directeurs des écoles membres de l’IMT Grand Est écartent momentanément l’idée. "Nous voulons que les écoles conservent leur identité", explique Francis Jutand, directeur général adjoint de l’IMT. Avec deux établissements internes à des universités, une fusion serait d’ailleurs difficile à acter d’un point de vue administratif. Un élargissement du partenariat est plus probable. "L’université de technologie de Troyes (UTT) pourrait éventuellement nous rejoindre", précise Francis Jutand. "Mais nous pensons davantage aux projets que nous sommes en train de mettre en place qu’à la structuration de l’IMT Grand Est", nuance Frédéric Masson, directeur de l’EOST.

Eva Mignot | Publié le