L'Unef dénonce la dégradation des conditions de vie des étudiants

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Pour la 4ème année consécutive, l’Unef rend sa copie sur le pouvoir d’achat et les conditions de vie des étudiants à la rentrée. Le cru 2008 ? « Une douche froide, estime Jean-Baptiste Prévost, président du syndicat étudiant, c’est une grande déception compte tenu des promesses faites par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ».

Hausse de 5,9% du coût de la vie étudiante

L’enquête de l'Unef, qui s’appuie sur des chiffres officiels, table sur une augmentation de 5,9 % du coût de la vie étudiante pour 2008-2009, une fois les aides déduites, par rapport à l’année précédente. Pour obtenir ce résultat, l’Unef a défini quatre profils-types d’étudiants (selon son niveau d’études, le montant de sa bourse, le lieu d’habitation...). En tenant compte des dépenses moyennes de l’étudiant, mais aussi des aides qu’il perçoit, l’Unef compare ainsi la situation d’une rentrée sur l’autre.  

Le loyer grève le budget étudiant

La première cause d’augmentation du coût de la vie étudiante ? Sans surprise, le logement (+8,3 % à Paris et +4,3 % en province), qui pèse sur le budget d’un étudiant, suivi des dépenses alimentaires (+6,7 %). La hausse des frais d’inscription, particulièrement en master (+5%) est elle aussi importante.

Michaël Zemmour, responsable de l'Unef qui a dirigé l’enquête, affirme également que « les aides de l’Etat ne suivent pas ». Les aides au logement, de 159 euros en moyenne, n’ont pas été revalorisées de manière significative depuis 1994, alors que les loyers ont doublé sur la même période. De même, le montant des bourses, qui augmente de 2,5% à la rentrée, ne suit pas le rythme de l’inflation (+ 3,6 %). Outre le contexte économique difficile, l’Unef s’en prend directement à la politique menée par l’Etat.

De manière globale, « 93% des étudiants sont des perdants de la politique sociale du gouvernement, c’est-à-dire que leur situation se dégrade en 2008, par rapport à la rentrée précédente », déplore Jean-Baptiste Prévost, qui voit un « décalage croissant entre la perception de la ministre des conditions de vie des étudiants et la réalité ».  

Septembre noir            

Le mois de toutes les difficultés ? Sans hésiter, septembre, qui cumule les plus grosses dépenses, sans les aides. Droits d’inscriptions, premier mois de loyer, caution, frais d’agences, livres de rentrée… mais pas encore d’APL (allocation personnalisée au logement) pour ceux qui s’installent (un mois de délai), ni de bourses puisque ces dernières commencent en octobre. « Alors que la plupart des étudiants travaillent durant l’été, une majorité reprend l’année universitaire dans le rouge », note le président du syndicat.

Créée en 2007, l’allocation d’installation Aline, destinée aux étudiants boursiers qui emménagent, a été supprimée pour la rentrée 2008. Cela représentait 300 euros. L'Unef réclame d'urgence un dixième mois de bourse, d'autant que 3 étudiants sur 4 reprennent leur formation avant le mois d'octobre. Le syndicat demande aussi la suppression du mois de carence concernant les aides au logement.

+ 3,5% pour la Fage

La Fédération des associations générales étudiantes publie également ses chiffres, sur les conditions de vie des étudiants. La tendance va dans dans le même sens que celle décrite par l'Unef. Le coût de la rentrée pour les étudiants augmenterait de 3,5 % en 2008, affirme la fédération. Selon son étude, le budget pour le mois de rentrée représente 2935,17 euros pour un étudiant parisien et 2425,33 euros pour un étudiant en province.



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