La CPU ébauche ses propositions à l’attention des candidats à la présidentielle

Maëlle Flot Publié le
Louis Vogel, le président de la CPU, a conclu le colloque de la CPU, qui se déroulait du 8 au 10 février à  Marseille, en apportant quelques contributions au débat public à l’occasion des élections présidentielles. Ces propositions, très générales, doivent encore être soumises aux instances de la conférence. Elles portent sur les dispositifs liés à l’autonomie des universités, l’ouverture à de nouvelles modalités de financement ou encore une « meilleure maîtrise de l’image » des établissements.

Louis Vogel a rappelé qu’en matière d’autonomie, les universités françaises avaient « des marges importantes de progrès à réaliser ». Tout en se voulant rassurant : « un alignement sur des standards universitaires d’inspiration anglo-saxonne  ne correspondrait ni à notre culture, ni à notre histoire, ni à nos valeurs, a réaffirmé Louis Vogel. Le tableau de bord établi par l’EUA devrait rassurer tous ceux qui pouvaient redouter des réformes récentes une dérégulation débridée de notre système d’enseignement supérieur et de recherche ».

De nouvelles sources de financement

La CPU plaide pour une « diversification des sources de financement » tout en rappelant que « l’enseignement supérieur et la recherche sont un bien public et doivent être financés majoritairement par l’Etat ». A la question taboue de l’augmentation des droits d’inscription, la conférence affirme, pour la première fois aussi clairement, « que les droits d’inscription n’ont aucune incidence sur l’équité sociale ». Cette piste ne pourrait être ouverte selon Louis Vogel que « pour augmenter et diversifier les financements des établissements, dans le cadre d’une analyse des bénéfices individuels des formations longues, en modulant la contribution au niveau post-L de manière différenciée – et plus progressive - selon les niveaux d’études et, donc, selon l’espérance de revenu futur de l’étudiant ».

Parmi les autres sources de financement, « toutes les voies ouvertes par le financement par les entreprises » sont pressenties : « fondations, formation tout au long de la vie, taxe d’apprentissage, alternance ».


Développer les pratiques de pré-recrutement par les entreprises

La CDEFI a récemment formulé strong>une proposition visant à développer les possibilités de pré-recrutements par les entreprises. La CPU s’associe à cette récente proposition et recommande de l’étendre aux trois fonctions publiques, d’Etat, territoriale et hospitalière.

Autres recommandations de la CPU :  « investir massivement des moyens publics sur l’orientation en amont de l’enseignement supérieur », « augmenter très sensiblement les aides sociales aux étudiants, et les étendre à 50% d’entre eux », ou  «  transformer la demi-part fiscale, anti-redistributive, en crédit d’impôt formation supérieure ».

Les universités et leur image

Si les universités veulent être reconnues comme des « acteurs majeurs de la société », elles doivent « mieux maîtriser l’image qu’elles veulent donner d’elles, a rappelé Louis Vogel. Il nous faut faire mieux connaître nos universités, leurs activités de formation et de recherche, à destination, évidemment, des étudiants et des familles, mais aussi des entreprises et du public ».

Deux projets, communs avec la Conférence des présidents allemands (la HRK), soutenus par les ministères français et allemand, devraient permettre de rendre plus visibles les formations et la recherche des universités : la cartographie multicritères des établissements et des formations réalisée par l’OST (Observatoire des Sciences et des Techniques), baptisé CERES d’une part ; et une cartographie franco-allemande de la recherche d’autre part. Ce projet vise à permettre aux universités elles-mêmes de décrire, dans des termes simples, destinés à un public de non spécialistes, leurs principales activités de recherche, celles par lesquelles elles souhaitent se caractériser et définir leur profil de recherche.

Dans ce même registre, la CPU rappelle combien l’attractivité internationale est primordiale et demande « solennellement une grande loi sur les conditions d’accueil, de séjour et de première insertion professionnelle des étudiants étrangers ».

A lire

L'intégralité du discours de clôture du colloque de la CPU (PDF) de Louis Vogel

Maëlle Flot | Publié le