La CPU veut remettre l'université au coeur de la campagne présidentielle 2012

Publié le
L'université peine à se faire sa place dans l'agenda de la campagne présidentielle, regrette la CPU (Conférence des présidents d'université), qui a présenté ses 20 propositions aux candidats à l'élection présidentielle jeudi 22 mars 2012.

"L'université n'est pas au cœur de la campagne pour l'instant, déplore Louis Vogel. Nous espérons qu'elle arrivera à prendre une place plus importante dans les programmes." Le président de la CPU (conférence des présidents d'université) a égrené les 20 propositions de son instance, jeudi 22 mars 2012. Public visé : les candidats à l'élection présidentielle.

Pourquoi cette absence ? Le président de la CPU avance deux explications possibles : soit les candidats pensent que la réforme de l'université est déjà faite, ce qui n'est pas le cas selon lui, soit ils ne se rendent pas compte de l'importance de l'université pour l'avenir de la France, et ici ils se trompent. Dans tous les cas, il faut remettre l'université au centre, estime la CPU.

Rattraper le retard budgétaire


"L'effort financier vers les universités doit se poursuivre, nous ne sommes absolument pas au bout du chemin, au contraire", a-t-il insisté. Le souci du rattrapage du retard financier des universités est en effet au cœur des demandes de la CPU.

Car si l'effort budgétaire promis a été accompli au début du mandat Sarkozy, cela s'est ensuite arrêté, pour retrouver une augmentation de moyens moindre à l'inflation, estime son président. "Un étudiant en France coûte 10.000€. C'est bien inférieur à la moyenne OCDE. Nous devons atteindre au moins le niveau suédois, 15.000€ par étudiant", a-t-il affirmé. D'autant que l'autonomie a transféré de nouvelles missions aux universités, sans les moyens équivalents, répète la CPU .

Rétablir l'équilibre sur le territoire

"Le prochain ministre devra être stratège et mener une politique volontariste pour rétablir l'équilibre sur le territoire", ajoute Louis Vogel, soulignant le déséquilibre géographique et disciplinaire né du Grand emprunt . "Les financements sur projets des Investissements d'avenir ne doivent pas remplacer les crédits récurrents. Ils viennent en complément, a insisté Anne Fraïsse , vice-présidente de la CPU, à la tête de l'université Montpellier 3.

Le mode de financement sur projet n'est pas pour autant à abandonner : "Il ne faut pas que les gagnants et les perdants du Grand emprunt le soient une fois pour toutes. Il doit y avoir d'autres tours", a assuré Louis Vogel . A un rythme moins frénétique tout de même. "On n'arrête pas de courir le lièvre. Même pour ceux qui l'attrapent, c'est épuisant", sourit Yvon Berland , vice-président CPU, président de l'université d'Aix-Marseille.

Les 20 propositions de la CPU

- L’enseignement supérieur et la recherche sont un bien public et doivent être financés majoritairement et de façon pérenne par l’Etat
- Les personnels des établissements universitaires ont principalement des statuts nationaux de fonctionnaires
- Les droits d’inscription des étudiants aux diplômes nationaux sont fixés nationalement
- L’absence de sélection à l’entrée à l’université est le corollaire de l’objectif de démocratisation, de justice sociale et d’élévation du niveau de qualification supérieure de notre population
- Le lien entre enseignement supérieur et recherche est constitutif de la nature de l’université, à tous les niveaux de formation
- Les établissements universitaires doivent assurer des parcours de carrière attractifs pour tout enseignant-chercheur
- Réaffirmer le rôle central de l’université sur son territoire, à partir du projet stratégique qu’elle se fixe et qu’elle traduit dans ses contrats avec l’Etat et ses différents partenaires
- Poursuivre le rapprochement entre universités, écoles et organismes de recherche
- Promouvoir l'alternance en général et l'apprentissage en particulier
- Renforcer le rôle des universités dans la formation tout au long de la vie des salariés des secteurs public et privé
- Poursuivre l’effort de rattrapage en matière de financement public pour atteindre les standards européens et obtenir un consensus sur l’équilibre global qui doit exister entre les grandes modalités de financement de l’enseignement supérieur et de la recherche
- L’exercice effectif de l’autonomie exige la sécurisation des masses salariales transférées aux universités, selon le principe de compensation des charges transférées et du décideur-payeur
- Augmenter régulièrement l’enveloppe globale nationale des moyens que le modèle critérisé a pour fonction de répartir pour remettre à niveau les établissements les moins bien dotés
- Réformer les modes de financement afin de favoriser l’équité sociale via l’enseignement supérieur
- Explorer, renforcer et renouveler les voies ouvertes par la coopération avec les entreprises
- Adopter une grande loi sur les conditions d’accueil, de séjour et de première insertion professionnelle des étudiants internationaux
- Inciter à des politiques de mutualisation nationales élaborées par la CPU et contractualisées avec l’Etat
- Placer la CPU au centre de la gouvernance des différents outils de mutualisation
- Renforcer la lisibilité des activités de formation et de recherche des universités à destination des publics concernés, les étudiants, les familles et le monde socio-économique
- Construire et favoriser un programme de recherche sur l’Université à proposer à l’ANR

Lire le détail des 20 propositions de la CPU

Lire aussi

Les billets de Pierre Dubois, blogueur EducPros :
- 20 propositions de la CPU. “OUI !”
- CPU et 1er cycle : zéro proposition

Suivez toute l'actualité de l'enseignement supérieur et de la recherche sur le compte Twitter d'Educpros et la page Facebook d'Educpros .

| Publié le