La désaffection pour les études scientifiques se confirme

Sophie Blitman Publié le
S’ils poursuivent quasiment tous leurs études, les bacheliers scientifiques sont aujourd’hui une minorité à se diriger vers une formation scientifique. Parallèlement, le domaine de la santé continue de les attirer de plus en plus.

« 43 % des bacheliers S choisissent de poursuivre leurs études dans une formation scientifique »

« Les bacheliers S se dirigent de moins en moins vers les formations scientifiques traditionnelles » : tel est le constat que dresse une note d’information du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, mettant en avant une « dispersion croissante » des choix d’orientation. Au total, ils étaient 43 % en 2008 à choisir une formation scientifique : 14 % d’entre eux optant pour une CPGE scientifique, 12 % pour un IUT secondaire ou un BTS industriel, 11 % pour une licence scientifique et 6 % pour une école d’ingénieurs postbac. Si ces dernières connaissent une bonne croissance, ce sont surtout les licences de sciences qui subissent une désaffection, elles qui accueillaient un quart des bacheliers S il y a dix ans.

En revanche, les filières médicales et paramédicales confirment leur attractivité, rassemblant un quart des titulaires d’un bac S en 2008. En particulier, les jeunes filles sont deux fois plus nombreuses que les garçons à choisir cette voie.
Enfin, un petit tiers des bacheliers S poursuivent leurs études dans des formations non scientifiques, signe que ce diplôme reste perçu comme une voie généraliste.

Les facteurs de choix

Si l’orientation des bacheliers scientifiques dépend largement de leurs résultats au bac (54 % de ceux ayant obtenu une mention très bien se dirigent vers une CPGE, 30 % de ceux n’ayant pas de mention s’inscrivent en licence), elle est aussi déterminée par le contexte familial. En effet, « près des deux tiers (63 %) des élèves qui entrent en CPGE ont au moins un parent qui a fait des études supérieures longues ».
Plus largement, la grande majorité (70 %) des bacheliers se laisse guider par son intérêt pour le contenu des études, première motivation devant les débouchés professionnels (55 %). Le projet professionnel joue néanmoins un rôle important pour 61 % des étudiants inscrits dans des formations du domaine de la santé.

Nombreuses réorientations

Passée la première année, les titulaires d’un bac S sont nombreux à se réorienter : c’est le cas de 16 % des L1 et, sélectivité oblige, de 30 % de ceux qui s’étaient inscrits en première année de médecine. Il en va de même dans les CPGE : un élève sur cinq se réoriente à l’issue de la première année. C’est en définitive à l’IUT que ce ratio est le plus faible, puisque « seuls 10 % d’entre eux changent de voie, le plus souvent parce que les études ne les intéressaient pas ».

Des chiffres qui soulignent en creux l’importance d’informer les lycéens de la réalité concrète des études supérieures, tant au niveau du rythme que du contenu des formations. 

Sophie Blitman | Publié le