HEC : la fondation devient actionnaire de l'école

Cécile Peltier Publié le
HEC : la fondation devient actionnaire de l'école
La Fondation HEC a financé 600 bourses en 2015. // ©  Reitzaum Nicolas
Après avoir levé 12 millions d'euros en 2015, La fondation HEC s'apprête à lancer une nouvelle grande campagne de collecte début 2017. Objectif : accompagner le développement de la business school vers le top 10 mondial. 

Nouveau statut, nouveau dean... "2016 ouvre une nouvelle ère pour HEC", professe Bertrand Léonard, le président de la fondation HEC, mardi 26 janvier à l'occasion de la soirée annuelle des donateurs de la fondation HEC à Paris. Un nouvel âge dans lequel la fondation de l'école de Jouy-en-Josas devrait jouer un rôle de plus en plus central.

Depuis le 1er janvier 2016, la fondation est actionnaire de la nouvelle EESC (Établissement d'enseignement supérieur consulaire), "dans laquelle elle a pris une part symbolique, avec la possibilité de participer à de futures augmentations de capital", précise sa déléguée générale, Barbara de Colombe.

Une représentation au conseil d'administration

Absente de l'ancien conseil d'établissement d'HEC, la fondation dispose désormais de deux représentants au conseil d'administration, au côté des autres parties prenantes : CCIP, représentants académiques, communauté internationale, alumni...

"C'est historique et tout à fait inédit", s'enthousiasme Bertrand Léonard, saluant une "gouvernance équilibrée". "Les donateurs vont être ainsi représentés et associés aux décisions stratégiques de l'école", confirme Barbara de Colombe.

Même si la CCI Paris Île-de-France a assuré, en la personne de son nouveau président, Jean-Paul Vermès, l'école de management de "son soutien indéfectible", pouvoir compter sur sa fondation est précieux pour la business school. Comme en témoigne ses résultats en 2015, la fondation HEC a levé l'année dernière 12 millions d'euros auprès de 3.000 donateurs, parmi lesquels, 44 entreprises partenaires (Kering, LVMH, Axa, Orange, Air France...), 154 grands donateurs et une majorité d'alumni.

40% de la somme récoltée a été capitalisée pour constituer un fonds pérenne à l'école, et le reste alloué à son fonctionnement. Les  600 bourses délivrées restent le premier poste de financement, suivi par les chaires, les projets de recherche et l'innovation pédagogique.

Une nouvelle campagne en 2017

Pour accompagner les nouveaux chantiers de l'école, dirigée depuis septembre par Peter Todd, une nouvelle campagne de collecte sera lancée début 2017. La précédente avait permis de recueillir 112 millions d'euros sur cinq ans, soit 10 de plus que l'objectif initial. Une performance inédite dans le paysage français, encore rétif à ce mode de levée de fonds.

"Notre contribution annuelle représente traditionnellement 8 à 10% du budget opérationnel d'HEC [équivalent à 115 millions d'euros]. L'objectif est de maintenir ce soutien sur un budget en expansion", détaille Bertrand Léonard.

Soutenir encore plus les bourses

La question de la "diversité" devrait rester une priorité de la fondation, avec le financement de bourses et de projets de recherche autour de la RSE (Responsabilité sociale et environnementale), tout comme le développement de l'entrepreneuriat, deux thématiques chères à Peter Todd. Mais la fondation veut aussi accompagner le recrutement de nouveaux professeurs et  mener à bien la rénovation des bâtiments.

"Notre campus n'a pas été vraiment rénové depuis cinquante ans, il doit évoluer : créer un bâtiment dédié à l'entrepreneuriat et à l'innovation, transformer la bibliothèque en learning center, créer des petits espaces de travail entre chercheurs et élèves..." énumère Barbara de Colombe.

À moyen terme, la fondation voudrait pouvoir financer cette contribution grâce aux bénéfices générés par le fonds de réserve, sans avoir à piocher dans le capital. "Si on y parvient, l'école pourra s'appuyer sur un actionnaire pérenne", ajoute le président. Un message de bon sens économique, qui, il l'espère, devrait résonner à l'oreille des donateurs, "sans qui rien n'est possible".

Cécile Peltier | Publié le