La lente diffusion des gestes écocitoyens sur les campus

Julia Zimmerlich Publié le
La lente diffusion des gestes écocitoyens sur les campus
Les animateurs disposent d'une armada d'outils ludiques et de supports de communication bien pensés pour attirer l'attention des étudiants et des personnels des campus à l'heure du déjeuner. // ©  AVUF
Du 16 au 27 novembre 2015, le tour de France "Agir ensemble" sensibilise les étudiants et les personnels de 26 universités et écoles aux gestes écocitoyens. Reportage à l'université de Bordeaux.

Sur le papier, l'initiative est séduisante. Dans la réalité, interpeller les foules sur la question de l'environnement est toujours aussi laborieux. Pour la sixième année consécutive, des ateliers de sensibilisation aux gestes écocitoyens sont organisés dans 26 universités et écoles, par l'Avuf (Association des villes universitaire de France) et l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). Une initiative qui prend tout son sens, à quelques jours du début de la COP21.

De jeunes animateurs sont recrutés pour leur intérêt sur le sujet et disposent d'une armada d'outils ludiques et de supports de communication bien pensés pour attirer l'attention des étudiants et du personnel des campus à l'heure du déjeuner.

Étudiants et personnels peu mobilisés

L'édition 2015 du tour de France "Agir ensemble" a démarré le 16 novembre sur le campus de l'université de Bordeaux et, au bout de trois jours de présence, le résultat est... mitigé. Sur le millier d'étudiants et professeurs qui passent devant le stand chaque midi, très peu font l'effort de s'avancer et de participer aux ateliers.

"Ce qui marche le mieux, c'est le calendrier de saisonnalité des fruits et légumes et le mini-quiz pour tester ses connaissances sur le climat, qu'on leur distribue dans la queue du RU, reconnaît Shirley, l'une des animatrices. Cela ne leur prend pas de temps."

Ce midi, une vingtaine d'étudiants seulement et une poignée de personnels administratifs ont testé le nouveau jeu-plateau sur les "gestes climat", qui sera présenté au grand public lors de la COP 21, au Grand Palais, dans le cadre de l'exposition Solutions 21. Lundi, un professeur est reparti avec un paquet de flyers à distribuer à ses élèves... D'après les organisateurs, 520 étudiants ont pourtant été impliqués dans les ateliers sur les trois jours de présence à l'université de Bordeaux et 30.000 étudiants devraient être concernés au niveau national.

Enclencher la réflexion

"C'est vrai que, sur le campus, nous ne sommes pas performants sur les questions écologiques, reconnaît Pierre Flouroux, un enseignant de la filière Staps. Dans mes cours, j'aborde évidemment la question de l'alimentation, du bien-être et du respect de l'environnement, parce que cela fait partie des objectifs d'enseignement. Mais les enjeux climatiques restent à la marge. L'université devrait déjà se demander pourquoi il y a autant de voitures devant une fac de sport."

L'université devrait déjà se demander pourquoi il y a autant de voitures devant une fac de sport.
(P. Flouroux)

Au restaurant universitaire n°3, qui accueille l'initiative le 18  novembre, l'éco-engagement des étudiants se limite à jeter leur cannette dans une poubelle de tri. "On sensibilise le personnel sur les quantités servies pour éviter le gaspillage, mais cela n'est pas forcément très efficace", admet Françoise Sirand-Pugnet la directrice adjointe du restaurant. Celle-ci n'a pas toujours connaissance des événements organisés par l'IUT, installé juste à côté. Cela lui permettrait pourtant d'anticiper le nombre de repas à préparer.

Entre la distribution de flyers sur le campus la semaine précédente pour annoncer l'évènement et les trois jours d'ateliers, Ludovic, Shirley, Véronique et Max, les quatre animateurs, auront distribué près de 5.000 prospectus.

Des ateliers dédiés aux personnels

La semaine du 23 au 27 novembre, des ateliers spécifiques sur les "gestes professionnels" seront proposés pour la deuxième année consécutive aux personnels de 17 établissements, à Aix-Marseille, Lille, Nanterre, Nantes, Nice-Sophia-Antipolis, Poitiers, Reims, Rennes, Rouen et Toulouse.

"Nous conservons une approche ludique, avec un quiz inspiré du jeu Money Drop, détaille François Rio, directeur général de l'Avuf. Au lieu de miser de l'argent, ils vont miser des kilowattheures." Une partie des questions a été rédigée sur mesure pour chaque établissement, en fonction de ses consommations et des messages à faire passer.

"Pour l'heure, les établissements investis sont souvent ceux qui ont déjà engagé une démarche écoresponsable sur leur campus, et qui sont membre du CIRSES, le Collectif pour l'intégration de la responsabilité sociétale et du développement durable dans l'enseignement supérieur", poursuit François Rio. L'occasion pour les autres de rejoindre le mouvement ?

Retrouvez les étapes du tour de France "Agir ensemble" sur la page Facebook de l'évènement

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