Laïcité dans les établissements scolaires : la loi de 2004 a clarifié la situation

Sophie Blitman Publié le
Sept ans après l’adoption de la loi interdisant le port de signes religieux "ostensibles" dans les établissements d’enseignement publics, la question religieuse n’est plus une préoccupation centrale des principaux et proviseurs.

Certes, le port du voile à l’école reste aujourd’hui un sujet sensible, comme en témoignent les refus de certains chefs d’établissements de s’exprimer, craignant de voir leur collège ou lycée stigmatisé, ou leurs propos instrumentalisés. Mais ces réticences semblent davantage dues au contexte général actuel et aux polémiques qui accompagnent le débat sur la laïcité qu’à la question même du port du voile dans les établissements.

"Il y a du prosélytisme à l’extérieur, mais pas de tensions dans les établissements, observe Olivier Briard, proviseur du lycée Saint-Exupéry, situé dans les quartiers Nord de Marseille. Bien sûr, poursuit-il, on n’est pas à l’abri d’actions épidermiques liées à des problèmes à l’extérieur, avec des prises de position qui se radicalisent". D’où, selon lui, la nécessité de poursuivre le dialogue qui s'est progressivement noué avec les élèves.

Une question marginale

Même son de cloche dans la banlieue lyonnaise : "ce n’est pas un sujet majeur, affirme Raoul Savey, principal du collège Jacques Duclos à Vaulx-en-Velin. Le débat était important avant la promulgation de la loi mais celle-ci a permis de clarifier les choses", estime-t-il.

En outre, les jeunes filles désireuses de porter le voile pendant leur scolarité ont pu s’inscrire au collège-lycée Al-Kindi qui a ouvert à Decines-Charpieu, dans la banlieue Est de Lyon.

Pour beaucoup, les débats liés à l’adoption de la loi du 15 mars 2004 paraissent ainsi assez lointains. "Nous n’avons aucun problème", confirme François Tomasi, proviseur du lycée Voillaume à Aulnay-sous-Bois (93). Ici comme dans la plupart des établissements concernés, "des élèves arrivent voilées à l’entrée, et enlèvent leur voile à la porte" du lycée. Et de souligner que l’enseignement secondaire connaît actuellement "des problèmes autrement plus importants", à commencer par "les crédits que l’on donne à l’enseignement privé au lieu du public…"

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