L’Arabie Saoudite crée son université du pétrole

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L’initiateur, le roi saoudien. Le financeur, la Saudi Aramco, compagnie pétrolière d’État. L’organisateur, le ministre du Pétrole. Dérivé inattendu de l’or noir, la King Abdullah University of Science and Technology (Kaust) , en construction au bord de la mer Rouge, devrait bénéficier, via une fondation, d’une dotation pharaonique : 10 milliards de dollars. Quasi autant que celle du MIT américain, dont le campus arabique se veut l’équivalent au Moyen-Orient.

Lancé le 22 octobre 2007, le chantier s’achèvera en septembre 2009. Avec une capacité d’accueil de 2 000 étudiants et 500 professeurs. « Mais Kaust ne sera pas une université de premier cycle, alerte Olivier Appert, président de l’Institut français du pétrole (IFP), partenaire scientifique. Elle vise des titulaires de master et des enseignants-chercheurs de toutes nationalités. Son positionnement est la recherche. L’Arabie saoudite souhaitant reprendre le leadership intellectuel et scientifique dans la région. » Quatre instituts se dédieront à des problématiques phares : l’énergie et l’environnement, les biosciences, l’ingénierie des matériaux, les mathématiques appliquées et la science informatique.

Si son président et le corps professoral (1) sont en cours de recrutement, les managers provisoires du projet n’en lancent pas moins des partenariats académiques et scientifiques dans le monde entier. Pour preuve, lors de la pose de la première pierre, le gratin de la recherche occidentale s’est déplacé. En France l’IFP, lié à l’ENS Lyon et au CNRS, est déjà un associé privilégié. Restera à attirer l’élite des étudiants. Là aussi, les équipements ultramodernes, des profs réputés et de coquettes bourses devraient produire leurs effets.

(1) Le président, non saoudien, sera choisi pour janvier 2008 ; les contrats des professeurs seront renouvelables tous les deux à cinq ans.

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