Le concours SESAME mise sur le tout digital et vise le zéro fraude

Clémentine Rigot Publié le
Le concours SESAME mise sur le tout digital et vise le zéro fraude
Concours SESAME Examens distanciel // ©  Thapana_Studio/Adobe
Référence des concours post-bac d’entrée en écoles de commerce, le concours SESAME prévoit de rester sur des épreuves à distance, pour la session 2023, et renforce son dispositif de sécurité pour éviter la triche.

L’heure est à l’introspection pour les équipes de SESAME. Le concours, qui fête ses 30 ans, a été marqué par la crise de Covid-19 dont il a su "ressortir renforcé", d’après les mots de Vincenzo Esposito Vinzi, son président. Pour la deuxième année consécutive, le concours écrit se passe à 100% en distanciel.

Le numérique pour éviter les déplacements aux candidats

L’avantage du distanciel est de taille : plus besoin pour les candidats de sillonner la France pour postuler. "Le tout digital permet d’éviter les déplacements et de faire des économies", souligne Thomas Lagathu, directeur de SESAME.

Les oraux, eux, se font en face-à-face dans les établissements, ce qui permet de découvrir le campus, d’échanger avec les étudiants et les professeurs. Cette nouvelle formule porte ses fruits : le concours SESAME enregistre une hausse de 13% des candidatures par rapport à la période pré-Covid.

La fin de la mobilité imposée signifie aussi donner une chance à davantage d’étudiants, en accord avec les trois grandes valeurs citées par Vincenzo Esposito Vinzi : "ouverture, accessibilité et équité".


Le profil type des candidats au concours SESAME
Un profil type se dégage tout de même chez les candidats : ils viennent en écrasante majorité de classe de terminale générale, la plupart scolarisés en Ile-de-France. A noter que 12 programmes des 17 écoles de commerce membres de SESAME se trouvent dans la région.

Près d’un inscrit sur deux a obtenu une mention "assez bien" au baccalauréat et moins d’un sur dix arbore une mention "très bien" sur son diplôme. SESAME attire aussi à l’étranger : la session 2022 regroupait 13% de candidats hors territoire national.

SESAME permet aux élèves désireux d’intégrer une école de commerce directement après le bac de ne passer qu’une seule salve d’épreuves écrites. Il s’agit donc d’un concours unique qui permet de postuler à 17 programmes (via Parcoursup), qui adaptent eux-mêmes les coefficients.

Une grande école peut ainsi privilégier le dossier scolaire du candidat, quand une autre sera plus pointilleuse sur les épreuves de langues ou d’enjeu contemporain. Et particularité de ce concours : il s’est déroulé, pour la deuxième année consécutive, en distanciel.

Une formule digitale plus accessible

La digitalisation du concours SESAME pose cela dit deux enjeux : l’accessibilité liée aux problèmes informatiques - mauvaise connexion internet, manque de matériel - et la triche, qui peut être tentante derrière un écran. "Nous avons pris des engagements pour lutter contre les aléas techniques et les tentatives de fraude", annonce Vincenzo Esposito Vinzi.

Pour répondre à ces contraintes, le concours mise sur le mode "semi-offline", qui ne nécessite une connexion internet qu’au début et à la fin de l’épreuve, limitant ainsi le risque de crash.

Nous avons pris des engagements pour lutter contre les aléas techniques et les tentatives de fraude. (V. Esposito Vinzi, président)

Et pour ceux qui n’auraient pas le matériel nécessaire - ordinateur avec une caméra et un micro fonctionnel - SESAME se veut rassurant. "Nous ouvrons, à la demande des candidats, des postes avec ordinateurs dans nos écoles", explique Thomas Lagathu. Le concours se fait alors sur place, surveillé par un professionnel de l’établissement.

Pour 2023, SESAME veut aller plus loin. En regroupant certaines des cinq épreuves du concours (deux épreuves de langues vivantes, "enjeu contemporain", "raisonnement et compétence" et "analyse documentaire"), il limite le nombre de connexions nécessaires pour chaque partie.

Objectif "zéro fraude" du concours SESAME

Sur le volet sécurité, le concours tend vers un objectif "zéro fraude". Le dispositif antitriche, développé par TestWe, promet une détection plus précise qu’en présentiel et sera perfectionné pour la prochaine session : le temps imparti pour chaque réponse aux QCM sera réadapté, afin de rebuter les potentiels fraudeurs.

Cette année, 40 d’entre eux sur 11.660 candidats ont été identifiés et exclus du concours grâce à ce système. Et il a de quoi décourager : le candidat doit filmer la pièce dans laquelle il compose, à 360 degrés, et poser avec sa pièce d’identité.

L’application déconnecte ensuite toutes les autres fonctionnalités de l’ordinateur ; impossible, donc, d’aller chercher une réponse sur internet. Le son est enregistré de manière constante et une photo du participant est prise toutes les deux secondes !

Ainsi, ce sont plus de 52 millions d’images prises chez l’ensemble des candidats, pour détecter la lecture d’antisèche ou l’aide d’une tierce personne. En tout, 200 examinateurs visionneront les images et écouteront les bandes son enregistrées, à l’affût de toute pratique illicite.

Clémentine Rigot | Publié le