Le diplôme français d'ingénieur reconnu aux États-Unis au niveau master

Sophie Blitman Publié le
Évalué jusque-là comme un "Bachelor" américain, le diplôme français d'ingénieur est désormais reconnu comme l'équivalent d'un "Master of Science" par une influente agence américaine. De quoi faciliter l'obtention de visas d'études et de travail.

"Un accord historique" : voilà comment le service de coopération universitaire de l'ambassade de France aux États-Unis a salué, fin juillet 2013, la reconnaissance de l'AACRAO (American Association of Collegiate Registrars and Admissions Officers) du diplôme d'ingénieur français au niveau de Master of Science. Auparavant, il était considéré comme un simple Bachelor of Science dans la mesure où la norme américaine est d'attribuer un master après validation de six années d'études supérieures – et non cinq.

Un résultat obtenu grâce à l'action conjointe de l'ambassade de France aux États-Unis,de Campus France et de la CDEFI (Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs). Il a fallu "faire comprendre ce qu'est une classe préparatoire qui était considérée outre-Atlantique comme une simple propédeutique", explique Matthieu Binder, chargé de mission relations internationales à la CDEFI.

Pour autant, il ne s'agit pas là d'une reconnaissance officielle stricto sensu, dans la mesure où "il n'existe pas d'agence fédérale chargée de définir les équivalences des diplômes étrangers, mais plusieurs agences privées dont le travail consiste à 'établir des listes pour les établissements, explique Matthieu Binder. Cependant, poursuit-il, l'AACRAO exerce une très forte influence dans le milieu de l'enseignement supérieur américain : si elle reconnait une équivalence, celle-ci est admise à peu près partout". Ce qui devrait éviter aux écoles françaises de passer un accord spécifique avec telle ou telle université, comme cela se faisait jusqu'à présent.

Visas d'études, de travail et partenariats d'établissements

Concrètement, la reconnaissance de l'AACRAO pourrait avoir trois conséquences : faciliter l'inscription d'ingénieurs français dans des écoles doctorales américaines et aussi l'obtention d'un visa de travail, le Master of Science permettant de faire valoir sa compétitivité sur le marché du travail. Enfin, cela devrait permettre aux écoles de signer plus aisément des accords de doubles diplômes de niveau master.
"L'ingénieur français aura plus la cote sur le territoire américain, espère aussi Matthieu Binder. À terme, cela jouera probablement sur les échanges entre les deux pays.

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