Le "discours de la méthode" des syndicats au ministre de l'Education nationale

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Première entrevue officielle lundi 4 juin 2012 entre les syndicats d’enseignants et le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, et la ministre déléguée à la réussite éducative, George Pau-Langevin. La FSU et l’UNSA-Education ont été reçues rue de Grenelle le matin et le SGEN-CFDT en fin d’après-midi. Les syndicats ont posé les bases du très attendu dialogue social.

Changement de ton et considération retrouvée. Les syndicats d’enseignants s’accordent sur cette impression générale à l’issue de leurs rendez-vous rue de Grenelle avec Vincent Peillon et George-Pau Langevin, lundi 4 juin 2012. Un climat de confiance déjà partagé lors du discours prononcé par François Hollande en hommage à Jules Ferry au jardin des Tuileries, mardi 15 mai 2012, jour de son investiture. « On n’est plus dans le mépris avec les propos sur les couches culottes », ironise Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUIPP-FSU.

Concertation, négociations, loi d’orientation

Pour les syndicats, cette première invitation du ministre de l’Education nationale était l’occasion de poser les jalons du dialogue social attendu. « Nous souhaitons que s’ouvre une période qui mène à la mobilisation des acteurs que nous sommes, avec une phase de concertation et des négociations prévues dans l’ensemble du calendrier qui mènera à l’élaboration de la loi d’orientation », explique Laurent Escure, secrétaire général de l’UNSA-Education à l’issue du rendez-vous. Reçu en fin d’après-midi, Thierry Cadart, secrétaire général du SGEN, a également insisté sur l’importance de la méthode choisie pour permettre le dialogue social lorsque les bases de la loi d’orientation seront fixées fin juillet.

Associer les enseignants

Le SNUIPP a proposé un calendrier desserré avec une concertation en juillet et un point d’étape en septembre pour permettre aux enseignants de s’exprimer sur le cap défini lors du travail de concertation effectué en juillet. « Nous pensons qu’il faut aller vite pour panser les plaies de l’école mais pas trop vite pour penser les transformations avec les enseignants », assure Sébastien Sihr. N’attendant pas de "grand soir" pour l’Ecole, les syndicats semblent motivés par la « refondation de l’école de la République » promise par François Hollande. Formation, statut, pouvoir d’achat des enseignants, rythmes scolaires, socle commun, lutte contre l’échec scolaire… Les dossiers brûlants ne manquent pas.

Des paroles et des actes

La concertation sur la loi d’orientation s’ouvrira après les élections législatives.
D’ici là, les organisations syndicales demandent la plus grande transparence sur la mise en œuvre du plan d’urgence prévu pour la rentrée 2012, notamment sur les critères d’affectation des 1000 postes supplémentaires et l’organisation de la formation prévue pour les nouveaux enseignants. Ils attendent désormais que les actes et les choix des mois à venir soient fidèles aux signaux envoyés. Lundi, au ministère, ils ont unanimement retoqué la « fausse bonne idée » de Vincent Peillon de faire appel aux retraités pour des missions de tutorat auprès des jeunes enseignants. Des syndicats confiants mais vigilants.

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