
Les présidents d'université le défendaient depuis longtemps. "Cela permettrait de rappeler qu'il n’y a pas d’abord des filières sélectives, puis des filières universitaires moins bien cotées", résumait en novembre 2015 Jean-Loup Salzmann, président de la CPU. Le projet de loi "égalité et citoyenneté", qui doit être présenté au printemps au Parlement, prévoit l'extension du dispositif "meilleurs bacheliers" aux "licences à capacité d'accueil limitée", comme celles de Staps, psychologie, droit ou santé.
Cette mesure, inscrite dans la loi Fioraso de 2013, permettait jusqu'à présent aux 10% des meilleurs bacheliers de chaque lycée de bénéficier d'un droit d'accès dans une formation sélective : BTS, DUT, prépa, écoles d'ingénieurs... Après un timide démarrage en 2014, le dispositif a concerné "près de 2.000 bacheliers" en 2015, assure le ministère de l'Éducation nationale.
Consulté sur ce texte lundi 15 février 2016, le Cneser (Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche) s'est prononcé contre à une large majorité. Les élus, étudiants notamment, mais aussi le Snesup ou le Sgen-CFDT, estiment que cela reviendrait à muer les licences à capacité restreintes en formations sélectives. Une ligne rouge à ne pas franchir, pour bon nombre de représentants syndicaux.
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