Le Parti Socialiste veut enrayer la « récession étudiante »

Frédéric Dessort Publié le
Le Parti Socialiste veut enrayer la « récession étudiante »
Martine Aubry à Toulouse (photo : F. Dessort) // © 
Le projet socialiste en matière d'enseignement supérieur et de recherche a été présenté et débattu dans le cadre du « Forum des Idées » le 18 mai 2011 à Toulouse. Martine Aubry y a été accueillie en terre socialiste s'il en est, et a participé au débat en présence de plusieurs centaines de militants. SLU a boycotté ce forum.


Les intentions du programme socialiste pour la présidentielle de 2012 concernent en premier lieu les étudiants, laissés-pour-compte de la politique d'enseignement supérieur de Nicolas Sarkozy selon le PS. Il s'agit pour lui d'engager une lutte de fond contre la « récession étudiante » : seulement 24% des jeunes ont un niveau licence. Objectif : augmenter de 50% le nombre de diplômés de l’enseignement supérieur, et remettre l'égalité des chances au coeur du projet afin de favoriser l'accès aux études supérieures à toutes les couches de la population.

Une allocation pour les étudiants des classes moyennes

span style="font-weight: bold;">Une proposition phare vise à améliorer la vie quotidienne des étudiants, en leur allouant une allocation dont ni le montant ni le nombre n'ont été précisés. Mais en tout état de cause, « elle concernera les personnes défavorisées comme les classes moyennes », explique Bertrand Monthubert , secrétaire national à l'enseignement supérieur et à la recherche du PS.

Au delà, la généralisation des projets professionnels dans tous les cursus, à partir de la licence, est prévue alors que la formation en alternance sera développée avec les régions.

En termes d'encadrement, un plan pluri-annuel de recrutements de « plusieurs milliers d'enseignants-chercheurs sera engagé », précise Bertrand Monthubert.

Il remet en cause la sélection à mi-parcours du master et souhaite la déplacer à son entrée. La formation des enseignants, bouleversée dans le cadre de la mastérisation, fera l'objet d'une refonte en privilégiant une part d’alternance rémunérée en cinquième année et l’année de stage pour une entrée plus progressive des jeunes professeurs dans leur carrière.

Recherche : la coopération plutôt que la compétition

Le thème de la recherche a fait surgir une critique unanime d'un principe de la politique menée par Valérie Pécresse : celle de la compétition entre laboratoires, universités, chercheurs… organisée notamment dans le cadre des appels à projets « Investissements d'Avenir ». Les participants et principaux responsables politiques y ont opposé le modèle de la coopération, beaucoup plus efficace selon eux pour favoriser la production de connaissances.

Si l'innovation est un objectif fort du programme socialiste, le dispositif du CIR sera revu afin de supprimer les effets d'aubaine bénéficiant aux grands groupes.

En ce qui concerne la LRU, la valeur portée par l'autonomie n'est pas en soi négative, mais sa mise en œuvre est à revoir. La gouvernance des universités, jugée trop « présidentielle », sera plus démocratique. En particulier, « Nous redonnerons des prérogatives à ses conseils, notamment le CEVU et le Conseil Scientifique », confirme Bertrand Monthubert.



Lire le projet socialiste en matière d'enseignement supérieur et de recherche

L'explication du boycott par SLU

Frédéric Dessort | Publié le