Le plagiat à l'université progresse-t-il ?

Piotr Kowalczyk Publié le

Si 63% des professeurs considèrent que l’usage du copier-coller a augmenté depuis 2007, le nombre d’élèves déclarant y recourir a été divisé par quatre au cours de la même période. C’est un des paradoxes soulevés par l’enquête « Habitudes de documentation et de travail sur internet et comparaison de données entre 2007 et 2012 » publiée début mai 2012 par le site anti-plagiat Compilatio.net.

Des guillemets utilisés une fois sur deux

Cette étude apporte un grand nombre de statistiques, dans des domaines jusque là très peu documentés :
- 60% des sources des élèves proviennent d’internet, principalement de sites gratuits ou de la presse en ligne.
- 47% des professeurs suspectent leurs élèves d’acheter des travaux clés en main, alors que seuls 7% disent le faire.
- Un étudiant sur deux seulement prend la peine de mettre des guillemets pour citer selon les professeurs.
- 46% des étudiants en moyenne rendent des devoirs contenant du copier-coller, toujours selon les professeurs.

Etudiants et enseignants plus sensibilisés au plagiat qu'auparavant

L'étude démontre ainsi que les étudiants sont bien plus responsabilisés qu’il y a cinq ans au phénomène du plagiat. Ils déclarent ainsi effectuer moins de copier-coller qu’en 2007 et leurs connaissances méthodologiques sur le sujet ont tendance à progresser. Pourtant, il subsiste un décalage très important entre leurs déclarations et le point de vue des enseignants. Ces derniers considèrent toujours qu’ils ne savent pas citer ni rechercher des informations correctement sur internet.

En parallèle, les professeurs sont bien plus sensibilisés au plagiat qu’il y a cinq ans. Cette évolution va de pair avec la forte hausse des mesures anti-plagiats au sein de l’université française : usage de logiciels d’analyse, formations spécifiques, communication ou signature de chartes.

Comment définir le plagiat ?

Reste que la définition même du plagiat pose toujours question. Pour 80% des étudiants comme des enseignants, un texte peut être qualifié de plagiat si plus de 25% de son contenu est du copier-coller, alors que certains universitaires s’opposent à toute forme de copier-coller et renvoient à une manière stricte de citer ou de référencer ces emprunts. De quoi poursuivre le débat...

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