«Les frais de structures très lourds et la baisse des inscriptions ont provoqué une crise, dont le réseau n’a pas réussi à se sortir», analyse un salarié de RISE, qui souhaite rester anonyme. Pour redresser la barre, suite à son placement en redressement judiciaire le 25 octobre 2011, le groupe a deux possibilités : «Continuer sans rien changer, en étalant le remboursement des dettes, ou envisager une cession à un tiers d’une partie ou de l’ensemble des structures.» À ce jour, seule la seconde option est étudiée. Contactée par EducPros, la direction générale de RISE n’a pas souhaité répondre à nos questions, avant le délibéré du tribunal prévu le 12 juin 2012.
Deux propositions de reprise sérieuses
Le Collège de Paris, qui regroupe une école de design, une école de stylisme et une école de langue française, est à l’origine de la proposition jugée la plus intéressante par le réseau, en partenariat avec Docte Gestio, un groupe immobilier. «Ils veulent reprendre l’intégralité des 13 instituts ouverts et opérationnels, 90% des salariés et l’ensemble des étudiants», détaille le salarié de RISE. À première vue, aucun point commun entre les formations du Collège de Paris et celles du groupe RISE, mais Olivier de Lagarde, le directeur du Collège de Paris, est bien décidé à enrichir son offre éducative. «RISE est un beau réseau, malgré le manque de lisibilité des diplômes, qui mériterait d’être revalorisé. Si la décision du tribunal est prise suffisamment tôt, nous sommes prêts à relever le défi», mentionne-t-il. Le maillage géographique des écoles est un atout aux yeux d’Olivier de Lagarde, qui voit là l’opportunité de déployer ses propres formations.
Deux autres propositions étaient connues avant le 5 juin 2012. Celle d’un groupe de formation qui souhaite reprendre les contrats des élèves inscrits dans les écoles d’Île-de-France ainsi qu’une partie du personnel, et celle d’un particulier intéressé par le rachat de deux écoles d’Île-de-France, dans le cadre d’une liquidation judiciaire.
Reports successifs de la décision du tribunal
Le tribunal de Nanterre n’a pas encore pris de décision. La première séance du 17 avril a été reportée au 29 mai, puis au 12 juin. Mais le temps presse et le Collège de Paris risque de retirer son offre, en cas de nouveau report, car il n’aura pas assez de temps pour préparer la rentrée 2012.
La lassitude s’est installée parmi les salariés. «C’est très difficile à vivre, on ne sait pas ce qui va se passer à la rentrée prochaine», lâche le salarié qui souhaite rester anonyme. D’une école à l’autre, les réactions des étudiants varient en fonction du choix des responsables en matière de communication. Dans certains établissements, les rumeurs vont bon train. Des élèves ont déjà prévu de s’inscrire dans une autre école l’année prochaine.
Les repreneurs potentiels avaient jusqu’au 5 juin 2012 pour formuler une nouvelle proposition. Le délibéré du tribunal de commerce de Nanterre sera connu le 12 juin.