Début 2024, un nouvel établissement d'enseignement supérieur est né : l'IUT de Tarbes de l’Université Toulouse III - Paul Sabatier a rejoint l’École nationale d'ingénieurs de Tarbes (ENIT) pour former l'UTTOP (université de technologie Tarbes Occitanie Pyrénées). Cette école d’ingénieurs est devenue le quatrième établissement du genre en France, après les UT (universités de technologie) de Compiègne, Belfort-Montbéliard et Troyes.
"La première université de technologie - l'université de technologie de Compiègne - a été créée en 1972, puis le modèle a essaimé. Il y avait une volonté de créer un établissement qui répondait aux enjeux de réindustrialisation de la France, d’apporter un nouveau modèle, une pédagogie modulaire, de faire le lien entre l’académique, les entreprises et la société", explique Claire Rossi, directrice de l'UTC.
Une adhésion de l'UTTOP au réseau des UT en 2025 ?
Le réseau des universités de technologie pourrait accueillir un nouveau membre en 2025 : l'université de technologie Tarbes Occitanie Pyrénées. Les discussions sont en cours. Une visite du site a été effectuée par les directeurs des trois écoles en juin, un déplacement est prévu par les directeurs de recherche l’an prochain.
"L’équipe de direction a fait le souhait d’entrer dans le groupe des UT. Il y a une volonté claire de travailler ensemble. Nous allons discuter des modalités d’intégration et de coopération. Il y a une trajectoire à définir ensemble. Nous avons bon espoir qu’il y ait une intégration officielle pour 2025", confirme Christophe Collet, directeur de l'UTT.
Depuis 20 ans, une quinzaine de projets de création d'une université de technologie ont émergé, sans succès, indique le groupe. "Les UT ont prospéré dans des villes de taille moyenne. Partout où il y a eu des échecs, c’était à proximité des universités, comme à Lille", livre Ghislain Montavon, directeur de l'UTBM.
La directrice de l’UTC reconnaît que le modèle des universités de technologie n’est pas simple. "Il faut être capable de créer une UT avec un international de haut niveau, une recherche forte, une flexibilité… On a un modèle atypique. Il est très poussé dans la modularité et y arriver ce n’est pas simple. L’UTTOP est vraiment sur la bonne voie."
Un modèle pédagogique commun
Le modèle des universités de technologie se distingue par sa formation à la carte. L’école laisse la possibilité à l'étudiant de choisir ses enseignements en début de chaque semestre. "L’aspect modulaire, c’est une vraie force du groupe UT", affirme Christophe Collet.
Ces écoles d'ingénieurs, implantées dans des villes de taille moyenne, dispose d'un fort ancrage territorial qui peut néanmoins desservir leur visibilité à l'étranger. "Le fait d’avoir prospéré dans des villes de petite taille, nous obligent à monter l’étendard le plus haut possible pour qu’il soit visible à l’échelle internationale", ajoute Ghislain Montavon.
Renforcer la présence du réseau en Afrique
Ainsi, dès l'année prochaine, le réseau des universités de technologie va engager une réflexion sur la nécessité de se projeter à l’international, notamment sur le continent africain. "Nous allons réfléchir sur l'articulation de nos actions en Afrique", s'exprime Claire Rossi.
Le groupe a d’ores et déjà lancé des actions communes dans près de 18 pays différents, dont le Togo avec l’École Polytechnique de Lomé. En 2022, l’UTT avait partagé sa volonté de créer un réseau d’écoles de formations d’ingénieurs africaines et européennes aux standards internationaux. Les directeurs des trois écoles souhaitent dorénavant mutualiser leur stratégie de développement à l'international.