Le Sgen-CFDT demande 500 millions d'euros pour l'enseignement supérieur

Camille Stromboni Publié le
Le Sgen-CFDT demande 500 millions d'euros pour l'enseignement supérieur
Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche - 21, rue Descartes // ©  Camille Stromboni
Il manque 500 millions d'euros pour l'enseignement supérieur et la recherche, estime le Sgen-CFDT, qui s'alarme d'une éventuelle nouvelle ponction de 200 millions d'euros sur les fonds de roulement en 2016.

"Il manque 500 millions dans le budget 2016." Pour le Sgen-CFDT, l’enseignement supérieur et la recherche figurent parmi les urgences à la rentrée. "La situation financière des établissements est extrêmement tendue", alerte le secrétaire général, Frédéric Sève, le 3 septembre 2015.

Entre la progression des charges des établissements et la hausse du nombre d’étudiants, le syndicat estime qu'il faudrait 500 millions d’euros supplémentaires par rapport à l'an dernier - où le budget voté représentait 25,9 milliards d'euros -  simplement pour fonctionner de manière normale. Il demande que cesse le "pilotage budgétaire aveugle et scandaleux", en référence au prélèvement de 100 millions d’euros sur les fonds de roulement des universités et des écoles d’ingénieurs intervenu en avril 2015.

"Pour 2016, les économies doivent représenter 200 millions d’euros, d’après le budget triennal, c’est inacceptable. Des bruits laissent entendre que les Crous seraient désormais concernés, à hauteur de 50 millions d’euros. Quand on connaît leur situation, on va au-devant d’un vrai clash social", s’inquiète-t-il.

Les parlementaires se font berner quand ils votent le budget. (F. Loureiro)

InterpelLer les parlementaires

"On est d’autant plus agacé que les décisions des parlementaires sont bafouées, ajoute le secrétaire national, Franck Loureiro. Le budget 2013, affiché en progression de 3%, a finalement été exécuté à hauteur de - 3%. Entre les gels de crédits et ces ponctions dans les établissements, c’est un véritable tour de passe-passe." Le syndicat va envoyer un courrier pour interpeller les parlementaires, afin qu’ils sachent "qu’ils se font berner quand ils votent le budget".

"Les conséquences sont graves, insiste Franck Loureiro. Les établissements suppriment des formations ou réduisent leur volume horaire, abandonnent des dispositifs d’aide aux nouveaux étudiants, gèlent des postes. Les contrats précaires ne cessent d’augmenter, alors que la loi Sauvadet visait justement à les résorber."

Une mobilisation intersyndicale est envisagée courant octobre 2015.

Tranformer le bac : une urgence

Le Sgen-CFDT a souligné l'urgence de transformer le baccalauréat, afin qu'il constitue une passerelle entre le -3/+3. "Le bac est un objet commun à l'enseignement scolaire et supérieur", a insisté Frédéric Sève, secrétaire général du syndicat, qui lance une enquête auprès de l'ensemble de ses adhérents sur les évolutions nécessaires pour cet examen.

Camille Stromboni | Publié le