Le torchon brûle entre Pécresse et les syndicats

Fabienne Guimont Publié le

Exercice de répartition des suppressions de postes au ministère le 18 septembre 2008. Valérie Pécresse a voulu présenter devant les syndicats une « facture » la plus légère possible des 900 suppressions de postes (450 dans l’enseignement supérieur et 450 dans les organismes de recherche). Sa solution : concentrer la moitié des postes supprimés sur des emplois non statutaires : les allocataires de recherche (-225) et les post-doctorats (-225).

Déconcentration des carrières au niveau des universités  

Une introduction préalable de Valérie Pécresse faite avant d’aborder ses pistes sur la revalorisation des carrières des personnels suite aux rapports Schwartz et Hoffmann. Les jeunes maîtres de conférences en particulier sont évoqués avec une attention portée sur l’amélioration des conditions de leur recrutement et sur leur charge d’enseignement en début de carrière. Un point sur lequel la ministre estime avoir obtenu un consensus contrairement à la politique indemnitaire. En revanche, la gestion des ressources humaines au niveau des universités, soulevée par Valérie Pécresse, risque de mettre le feu aux poudres. « Cette décision ferait voler en éclat le statut des enseignants-chercheurs, on aurait dans quelques années 85 statuts différents selon les universités. Le chef d’établissement pourrait décider des primes, du nombre d’heures d’enseignement… », s’étrangle Jean Fabbri.  

Préalables aux discussions  

Le secrétaire général du Snesup envisage d’appeler à des grèves reconductibles contre « la casse du service public de l’emploi ». Au-delà du mouvement syndical du 7 octobre 2008 (journée internationale pour le travail décent) et de la manifestation du 19 octobre 2008 dans l’éducation. Une décision prise après que les représentants de la FSU (Snesup, SNCS, Snasub), de la CGT (FERC-Sup, SNTRS, CGT-INRA), FO (SNPREES) et Sud recherche ont quitté la réunion ministérielle, en faisant de certaines revendications un préalable à la reprise du dialogue sur les postes, les dotations et le respect des instantes consultatives et scientifiques. Seul le SGEN-CFDT est resté à la table des négociations.

« Pour nous, ce n’est pas une consultation. Il y a une volonté politicienne de tout cacher, de tout organiser en se passant d’un dialogue avec les organisations syndicales », s’indignait déjà Jean Fabbri à l’issue de la rencontre avec le cabinet de Pécresse début septembre. Plus sobrement, la CPU estime que dans l’attente du budget 2009, les suppressions sont un « très mauvais signe adressé à la communauté universitaire ».

Fabienne Guimont | Publié le