La plus vieille des écoles nationales vétérinaires, celle de Maisons-Alfort, est en passe de devenir une école externe de l’université Paris-Est-Créteil (UPEC). L’aboutissement d’un long processus, puisque ce principe avait été entériné dès 2008 par Michel Barnier, alors ministre de l’Agriculture, et Valérie Pécresse, alors ministre de l’Enseignement supérieur. Un rattachement sans fusion sous l’égide de l’ex-article 43 du Code de l'éducation, précise son directeur, Jean-Paul Mialot. «On garde nos conseils, notre gestion budgétaire [le ministère de l’Agriculture reste sa tutelle], mais on mutualise des services transversaux comme l’immobilier ou la communication. L’école de Maisons-Alfort s’occupera de la communication de tout le pôle santé-société du PRES Paris-Est.»
Un pôle santé humaine et animale sur Créteil-Maisons-Alfort
Ce rapprochement entre l’école vétérinaire (ENVA) et une université proche géographiquement dans le Val-de-Marne, tous deux membres fondateurs du PRES Paris-Est, n’a pas été la seule hypothèse envisagée. «Une autre solution aurait été un rapprochement avec Agro ParisTech, qui est aussi sous tutelle du ministère de l’Agriculture, mais elle a fait le choix de Saclay. Nous avons décidé de rester à Maisons-Alfort, à proximité de partenaires locaux comme l’Agence nationale de sécurité sanitaire [ANSES] ou de l’Institut de veille sanitaire à Saint-Maurice… Nous avons aussi opté pour un développement des collaborations scientifiques et institutionnelles qui étaient historiques avec l’UPEC et sa faculté de médecine», explique Jean-Paul Mialot. L’université délivre en effet la thèse de doctorat vétérinaire et comporte plusieurs unités mixtes de recherche avec l’ENVA.
Une école de santé devrait voir le jour à l’UPEC qui permettrait des passerelles entre les formations dans le domaine de la santé humaine et celles de la santé animale. Par ailleurs, l’ENVA s’intègre ainsi dans le pôle santé-société développé par le PRES.
Accélération des collaborations avec les autres écoles vétérinaires
Les conseils d’administration respectifs de l’école et de l’université ont voté, en janvier 2012, ce rapprochement, le CNESER (Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche) l’a approuvé en février et le CNESERAAV (Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche agricole, agroalimentaire et vétérinaire) devrait en faire de même à la mi-mars 2012, avant qu’un décret conjoint entre les ministères de l’Agriculture et de l’Enseignement supérieur n’entérine cette décision.
Pour Jean-Paul Mialot, ce rapprochement n’est pas contradictoire avec des collaborations qui doivent s’accélérer avec les trois autres écoles vétérinaires. Chacune s'inscrit déjà dans une politique de site forte. L’ENV Lyon a fusionné avec l’école d’ingénieurs ENITA de Clermont pour devenir Vetagro Sup, l’École vétérinaire de Nantes est devenue Oniris après sa fusion avec l’école d’agronomie ENITIIA, alors que celle de Toulouse devenait une des écoles de l’INP.