Aller sur l'Etudiant Newsletter Mon compte

L'EPE Nîmes Université veut s'ouvrir aux lycées, aux Beaux-Arts et au patrimoine

Guillaume Mollaret Publié le
L'EPE Nîmes Université veut s'ouvrir aux lycées, aux Beaux-Arts et au patrimoine
L'établissement public expérimental de Nîmes devient Nîmes Université au 1er janvier 2025. // ©  Unîmes
Effectif au 1er janvier 2025, l'établissement public expérimental de Nîmes devenu Nîmes Université, permettra des passerelles entre différentes composantes, du BTS à l'École supérieure des Beaux-Arts, en passant par des établissements de formation professionnelle. Il mise aussi sur l'ouverture au médico-social, aux arts et au patrimoine, et s'ouvre aux lycées pour favoriser la réussite dans le supérieur.

Entrée dans l'année de sa majorité, l'université de Nîmes va changer de dimension et de nom au 1er janvier 2025. Dans son futur périmètre d'établissement public expérimental (EPE), elle se baptisera désormais Nîmes université.

Créée en 2007, l'établissement qui creuse le sillon de l'université de proximité en développant des formations professionnalisantes pousse un peu plus loin cette logique, tout en s'ouvrant à de nouveaux domaines, parfois inédit pour ce type de structure.

Ainsi, l'université rallie à elle deux établissements composantes - l'Ecole supérieure nationale des Beaux-Arts de Nîmes et un institut de formation aux métiers éducatifs et médico-sociaux au statut associatif - ainsi que, pour établissements associés, des lycées, des centres de formation professionnels ainsi que, plus surprenant, un site classé à l'Unesco, le Pont du Gard. 

"La création d'un EPE permet de nouvelles formes de collaborations ; chaque établissement conservant son indépendance, sa personnalité morale, son personnel et son budget", rappelle Benoît Roig, le président de l'université de Nîmes.

Avec 13.000 étudiants dans le supérieur dont 6.000 à l'université, la ville de Nîmes ne dispose pas d'une offre de formation comparable à celle de Montpellier, la métropole voisine qui accueille 80.000 étudiants. Il n'est ainsi pas rare de voir des bacheliers nîmois s'inscrire dans des facultés du département voisin.

Accompagner le passage du lycée à l'université

"Cet EPE est un projet au service du territoire. Il permettra notamment à tous les étudiants des établissements composantes et établissements associés, de disposer du statut d'usager de l'université, et donc d'avoir accès aux services de santé, aux équipements sportifs et de bénéficier du repas Crous à 1 euro", poursuit Benoît Roig.

Sur le plan de l'enseignement, davantage de ponts seront lancés entre ces établissements. Concrètement, il sera possible pour les lycéens des établissements associés de prolonger leurs études de BTS vers l'une des licences pro de l'université, une passerelle moins simple aujourd'hui.

Plus en amont, les lycéens seront "mieux préparés" à l'entrée à l'université où, en première année, on enregistre environ 60% d'échec. 

Franck Ourtal, proviseur du lycée Hemingway, désormais établissement associé de l'établissement expérimental nîmois estime que "l'EPE nous place dans un continuum avec l'université, notamment sur nos formations dans le secteur de la mode, de l'art et du design. Avec nos formations, nous pourrons notamment proposer une solution de repli aux étudiants en échec à l'issue du premier semestre à l'université."

Développer le doctorat avec les Beaux-Arts

L'Esban (École supérieure des Beaux-Arts de Nîmes), elle, envisage notamment ses collaborations au-delà du bac+5. "La proposition d'intégrer un EPE est pertinente au regard des enjeux que doit relever l'école, notamment, concernant la dynamique de recherche", relève sa directrice Delphine Paul.

"Nous n'avions jusqu'ici pas la possibilité de délivrer un doctorat porté conjointement par l'École et l'université. Ses équipes et laboratoires vont nous permettre d'accéder à une méthodologie de travail que nous n'avions pas", souligne-t-elle.

IFME, école du médico-social, composante de l'EPE Nîmes

Autre établissement composante de Nîmes Université, l'Institut de formation aux métiers éducatifs (IFME) voit une opportunité, au travers de l'aura universitaire, de rayonner davantage.

"À ma connaissance, devenir un établissement composante pour une école formant aux métiers du médico-social constitue une première en France. Nous évoluons dans un domaine très concurrentiel avec face à nous des groupes privés lucratifs qui disposent d'autres moyens que les nôtres", explique Yannick Moureau, directeur de l'IFME.

"En travaillant avec l'université, nous ferons mieux connaître localement notre offre de formations. Nous serons également à même de proposer à terme des passerelles dans un sens ou dans l'autre", ajoute le directeur, qui prépare avec l'université la création d'un master, pour la rentrée 2026. 

Le Pont du Gard intègre Nîmes Université

Quid de l'établissement public de coopération culturelle du Pont du Gard, un monument romain inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, désormais établissement associé à l'EPE ?

Il doit, pour son président Patrick Malavieille, permettre de donner un autre rôle au site. "Le Pont du Gard ne doit pas se limiter à accueillir des touristes [environ 1 million de visiteurs chaque année, ndlr]. Il doit se tourner davantage vers l'éducation, la recherche et la science", avance-t-il. Fin septembre était déjà organisée une "Nuit des chercheur.e.s", proposant expositions et conférences de vulgarisation, en partenariat avec l'université

Lancer une dynamique collective

Sur le plan des échanges institutionnels, l'université n'envisage pas, en tant qu'établissement porteur de l'établissement public expérimental, se situer au centre de tout.

"Si l'université a déjà des rapports de longue date avec chacun des établissements composant l'EPE, ce n'est pas forcément le cas de ces établissements entre eux. Ce nouveau statut doit permettre de tisser des relations en toile d'araignée, plutôt qu'en étoile", argumente Benoît Roig.

Il compte notamment sur la structuration de pôles thématiques afin de proposer des actions mutualisées et partagées sur des questions de formations, de recherche, de culture, de sport et de santé.

Guillaume Mollaret | Publié le