Les académies les plus touchées par les suppressions de postes

Virginie Bertereau avec Natalie Fernandez Publié le

Entre 2007-2008 et 2009-2010, les académies qui ont perdu le plus d’enseignants du second degré (en valeur absolue) sont les académies de Lille (- 1451), Versailles (- 1431), Créteil (- 1282), Bordeaux (- 940), Grenoble (- 849) et Nancy-Metz (- 839)*. Celles-ci sont également particulièrement touchées en 2011. Mais si l’on tient compte des chiffres relatifs (le nombre de suppressions de postes par rapport au nombre total des enseignants), la hiérarchie change légèrement. Les 6 de tête deviennent : Reims (-6,2 %), Lille (-5,8 %), Amiens (-5,7 %), Bordeaux (-5,5 %), Nancy-Metz (-5,5 %) et Grenoble (-4,9 %). Créteil et Versailles arrivent juste derrière (respectivement -4,6 % et -4,4 %).

Réajuster selon les effectifs

Le réajustement par rapport à l’évolution de la démographie s’impose comme le principal motif de ces coupes. Ainsi, les académies de Reims, Nancy-Metz ou Lille font également partie des académies qui perdent le plus d’élèves (en chiffres relatifs) : -3 % sur la période étudiée. « Des académies ont plus de postes que nécessaires au prorata du nombre d’élèves », admet Guy François, principal du collège Maxime-Deyts de Bailleul et secrétaire départemental du nord du SNPDEN (syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale).

Mais parfois, l'argument ne tient pas. Dans l’académie de Bordeaux, par exemple, on compte 5,52 % de professeurs en moins pour 1 % d’élèves en plus entre 2007-2008 et 2009-2010. Idem dans celle de Poitiers où l’on compte 3,61 % de professeurs en moins pour 1 % d’élèves en plus.

La démographie n’explique pas tout

À la demande du ministère de l’Éducation nationale, les suppressions de postes sont réalisées « au plus près du terrain, académie par académie ». Autrement dit, aux recteurs de trouver des « leviers » au niveau local. « Tout dépend alors de leurs priorités, de leurs rapports d’influence avec les syndicats, les parents d’élèves. Un dispositif qui permet de justifier les suppressions « parce qu’on est dans la proximité ». C’est bon pour la légitimité et la non transparence », juge Claude Lelièvre, historien de l’éducation.

Petits établissements, gros soucis

Selon Patrick Fournié, proviseur du lycée Poincaré à Nancy et secrétaire national du syndicat Indépendance et direction, la taille des lycées compte aussi. « À Nancy, nous sommes très touchés par les suppressions de postes car nous avons beaucoup de petits établissements, gourmands en moyens humains ». Or, c’est justement dans ces petits établissements qu’il est plus complexe d’absorber une réduction d’heures. La marge de manœuvre est beaucoup plus ténue que dans les gros lycées.  

*Source : Repères et références statistiques 2008 et 2010, ministère de l’Éducation nationale.

Virginie Bertereau avec Natalie Fernandez | Publié le