Les campus, créateurs de richesse sur leur territoire

Catherine de Coppet Publié le
Les campus, créateurs de richesse sur leur territoire
L'université de Cergy-Pontoise est l'un des sept campus pris en compte dans l'étude menée par Campus responsables. // ©  Université Cergy-Pontoise
Une étude s'intéresse pour la première fois à l'impact économique des campus de l'enseignement supérieur en France. Et montre notamment qu'ils constituent des soutiens importants à l'emploi sur le territoire national.

Pour 10 emplois directs, 21 emplois indirects soutenus sur l'ensemble du territoire : tel est le principal résultat d'une étude du réseau Campus responsables sur l'apport socio-économique des campus français, parue le 15 décembre 2016.

Pour parvenir à ce résultat, le réseau a produit des études régionales autour de 7 campus : l'université de Cergy-Pontoise, l'université Blaise-Pascal (Clermont-Ferrand), l'Essec (Cergy-Pontoise), l'Ecam-Epmi (Cergy-Pontoise), l'ENSCCF et l'Ifma (Clermont-Ferrand – ces écoles ont fusionné depuis pour devenir Sigma). Ne concernant que ces sept campus, l'étude constitue cependant un indicateur intéressant sur l'impact économique des établissements d'enseignement supérieur.

Des emplois majoritairement en CDI

En partenariat avec la Caisse des dépôts, la CPU (Conférence des présidents d'université), la CGE (Conférence des grandes écoles) et l'Avuf (Association des villes universitaires de France), Campus responsables a analysé trois types de flux financiers injectés dans l'économie par les établissements d'enseignement supérieur : les dépenses effectuées par les campus, les salaires versés et la fiscalité liée à leurs activités.

Il ressort que les sept campus passés au crible soutiennent plus de 9.400 emplois sur le territoire national : 4.500 emplois directs, et plus de 4.900 emplois indirects, selon un "effet de ricochet", soit un coefficient multiplicateur de 2,1. L'impact économique indirect des établissements porte principalement sur trois secteurs : construction et travaux (13 %), services de soutien aux entreprises et de sécurité (11 %), services d'hébergement et de restauration (9 %).

Dans le détail, les chiffres révèlent que les emplois soutenus relèvent principalement des professions intermédiaires (37 %), et des cadres et professions intellectuelles supérieures (27 %). Et que les emplois concernés sont à 62 % des CDI

Autre élément de l'étude, la contribution à la production économique : pour 1 euro dépensé par les établissements sur le territoire national, 2,9 euros sont générés en France.

Pour 1 euro dépensé dans leur région par les établissements, 2,2 euros sont générés sur le territoire régional.

un Ancrage territorial important

L'étude dévoile en outre que l'ancrage régional des campus, sous l'angle économique, est très important. Ce que montre en particulier leur politique d'achats : en moyenne, 68 % des achats sont réalisés dans la région de l'établissement. Concernant la production de richesse, pour 1 euro dépensé dans leur région par les établissements, 2,2 euros sont générés sur le territoire régional. Autre chiffre éloquent, celui qui se rapporte aux emplois : les campus soutiennent les emplois de leur région selon un coefficient multiplicateur de 1,6 (contre 2,1 pour le territoire national).

un impact environnemental hors de france

Enfin, l'enquête aborde la question de l'impact environnemental des établissements, en analysant les achats. Cet examen prend en compte les impacts directs en énergie des établissements ainsi que leurs impacts indirects. Et révèle que 68 % des impacts environnementaux des campus sont générés hors de France ! Ce taux prouve que les établissements, qui connaissent encore mal leur chaîne d'approvisionnement, ont d'importants progrès à accomplir.

S'ils sont intéressants, ces chiffres donnent une image parcellaire de l'impact socio-économique des campus. Pour des raisons de méthodologie, l'étude n'a en effet pas pris en compte les dépenses étudiantes, les retombées économiques des laboratoires de recherche, l'effet d'attractivité dans l'environnement économique (par exemple, la création de PME), ni l'impact des incubateurs. Selon les auteurs de l'étude, les dépenses étudiantes sont trop disparates d'un campus à l'autre, et difficiles à localiser.

Catherine de Coppet | Publié le