Les clichés sur la fonction publique freinent les candidats aux concours

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Une étude du cabinet Deloitte illustre les décalages de perception sur les fonctionnaires entre ceux qui le sont et… les autres. Pour l’administration, cette enquête peut aider à améliorer leur communication en matière de recrutement pour attirer les talents.

Être prof, ce n’est pas être fonctionnaire… dans l'esprit du grand public. C’est ce que rélève une étude réalisée par Deloitte, avec l’institut IFOP. Les enseignants, les policiers, les pompiers ou encore les juges sont considérés avant tout, par les Français, comme des professionnels de  « terrain » dont l’utilité sociale est reconnue.Les fonctionnaires, ce sont en fait les  « administratifs ». Ceux qui exercent des métiers peu visibles, derrière un guichet. Et… sont l’objet de tous les clichés sur la fonction publique (« bureaucrate », « célibataire aigri », « pas jeune », etc.).

"Compte-tenu du contexte du marché de l’emploi, les diplômés brillants devraient être plus nombreux à tenter des concours comme ceux de l’ENA"

Ces décalages d’image intéressent particulièrement la DGAFP (direction générale de l’administration et de la fonction publique), confrontée à une crise des vocations. « Par rapport à la démographie et compte-tenu du contexte du marché de l’emploi, les diplômés brillants devraient être plus nombreux à tenter des concours comme ceux de l’ENA. Nous devons faire un effort pour faire connaître des métiers de la fonction publique autres que ceux représentés dans les séries TV », souligne Jean-François Verdier, directeur de la DGAFP.

Attirer la génération Y

Un autre cliché mis en évidence par l’étude concerne la rémunération des fonctionnaires : ils ne sont pas assez bien payés, estiment les Français. Pourtant, le panel de fonctionnaires en poste, interrogé par Deloitte, déclare (à 74 %) être satisfait de sa rémunération (jusqu’à 89 % pour les fonctionnaires de catégorie A).

Autre enseignement de l’étude : la sécurité de l’emploi est un critère moins attractif qu’hier dans le choix d’une carrière administrative. Les fonctionnaires les plus jeunes (moins de 40 ans) la placent au même plan de leur motivation pour intégrer l’administration que l’attachement aux valeurs (39%) et aux missions (37%) du service public. Des thèmes plutôt en phase avec la génération Y que « nous aimerions être en mesure d’aller chercher sur les réseaux sociaux, là où les jeunes postulent », ajoute Jean-François Verdier.


Lire l'étude « Citoyens et fonctionnaires : regards croisés sur la fonction publique et le fonctionnaire de demain »

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