Les enseignants en grève contre les suppressions de postes et la réforme de l’évaluation

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Mardi 31 janvier, premier bras de fer de l’année 2012 entre les enseignants et le gouvernement. Dans la matinée, le ministère de l’Éducation nationale estimait qu’il y avait 15,55% de grévistes dans les écoles primaires, 12,41% dans le second degré dont 15,43% dans les collèges, 9,61 % dans les lycées d’enseignement général et technologique et 8,72% dans les lycées professionnels. De son côté, le SNES-FSU (syndicat majoritaire dans le secondaire) fait état de 42% des personnels en grève « selon des remontées » du terrain. Le SNUipp-FSU (majoritaire dans le primaire), à l’origine du mouvement « 101 grèves et manifestations pour l’avenir de l’école » , annonçait une mobilisation « significative » dans plusieurs départements : 60% dans la Creuse, les Hautes-Alpes ou la Seine-et-Marne, 55% dans le Nord et la Mayenne, 40 % à Paris (la moyenne)…


Dans la capitale, une manifestation nationale est partie à 14h30 de la place de la Sorbonne, à l’appel de plusieurs syndicats (SNES-FSU, FO, SNALC et SNUipp-FSU), pour arriver à 16h à la Bastille. De 9000 (selon la police) à 20000 (selon le SNES) manifestants ont participé. Des cortèges étaient également prévus dans d’autres villes de France. 

14.000 suppressions de postes, le 2nd degré plus touché

Les professeurs entendent ainsi protester contre les suppressions de postes dans l'Education nationale. À la rentrée 2012, on en recensera 14.000 (qui s’ajoutent aux 66.000 effectives depuis 2007) : 5.700 postes d’enseignants dans le premier degré public, 6.550 dans le second degré public, 1.350 dans le privé, 400 postes de personnels administratifs et 280 postes dans l’enseignement agricole. Tous les établissements devraient avoir reçu d’ici peu leur dotation horaire globale.  

La réforme de l’évaluation en ligne de mire

Les syndicats demandent également le retrait du projet de réforme de l'évaluation des enseignants. Ce projet devrait entrer en vigueur à la rentrée 2012. Il prévoit de remplacer l’actuelle double notation des professeurs (une note administrative délivrée par le chef d’établissement, une note pédagogique délivrée par un inspecteur de la discipline de l’enseignant) par un entretien, tous les 3 ans, avec « leur supérieur hiérarchique direct ». Autrement dit le chef d’établissement en collège et lycée ou « l’inspecteur compétent » dans les écoles. Cette évaluation déterminerait l’évolution du salaire.

Le primaire plus mobilisé qu’en décembre 2011

Le 15 décembre 2011, les enseignants s’étaient déjà mobilisés pour dénoncer ce projet. On avait recensé alors entre 11,2% (selon le ministère) et 21% (selon les syndicats) de grévistes dans les écoles primaires et entre 16,4% et 47% dans les collèges et les lycées. Entre 11.000 personnes selon la police et plus de 20.000 selon les syndicats avaient manifesté dans plusieurs villes de France.
En décembre, l’un des syndicats, le Sgen-CFDT, avait suspendu son appel à la grève quand le ministère avait promis l’ouverture de « vraies négociations ». Ce mardi 31 janvier, ce syndicat ne participe pas au mouvement.

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