Les étudiants latino-américains en France ont le vent en poupe

Fabienne Guimont Publié le

Quelle politique d’attractivité la France défend-elle vis-à-vis de l’Amérique latine alors que 11000 de ses compatriotes étudient dans nos universités et écoles ? Olivier Ramadour, chef du bureau Amérique latine et Caraïbes du ministère des Affaires étrangères en trace ainsi les grands axes. « Nous sommes dans une logique de diplomatie d’influence, fondée sur des partenariats de haut niveau et sur la recherche. La France bénéficie d’une très forte image culturelle sur laquelle on peut capitaliser. Il faut faire porter nos efforts sur le Brésil, la Colombie, le Vénézuela, le Pérou et le Chili ».

Brésiliens, Mexicains, Colombiens

Les étudiants brésiliens (2300) sont le premier contingent, en flux et en stock, parmi les étudiants américains en France. Pour l’agence CampusFrance, à ce pays s’en ajoutent deux autres comme fer de lance sur ce continent : le Mexique (1400) et la Colombie (2200). Viennent ensuite le Chili, en progression et l’Argentine, traditionnel partenaire. Le Vénézuela de Chavez a quant à lui placé la France comme pays de destination prioritaire de ses boursiers.

Moindre concurrence espagnole

Les Espagnols ne dévient pas systématiquement la route de ces étudiants latino-américains. Selon Olivier Chiche-Portiche, responsable Amériques de l’agence CampusFrance, « l’Espagne estime en accueillir trop dans ses cursus et a la volonté de diversifier ses étudiants internationaux, en privilégiant aussi la qualité sur la quantité. Nous sommes plus concurrents sur le Brésil que sur le reste de l’Amérique latine ».

Brésil : une mobilité bien encadrée

L’enseignement supérieur brésilien est encore caractérisé par la formation d’une élite, mais la réduction des écarts de richesse augure une augmentation du nombre d’étudiants. « 80 % des étudiants brésiliens en France sont en master ou doctorat (à 50 % en sciences humaines et sociales), dans une mobilité majoritairement partenariale. Les bourses du gouvernement brésilien sont surtout allouées pour des études d’ingénieur et la France est en deuxième position. Le Brésil est aussi deuxième pour l’attribution des bourses Eiffel, derrière la Chine », indique Thierry Valentin, directeur du Cendotec , qui gère l’Espace CampusFrance du pays.

La France devrait d’autant mieux y être représentée que, du 21 avril au 15 novembre 2009, le pays fête l’Année de la France au Brésil. 140 projets scientifiques et/ou universitaires ont été labellisés pour cette occasion. 

Fabienne Guimont | Publié le