« Globalement les jeunes diplômés issus de l’immigration adoptent des parcours de formation plus courts que les autres jeunes. Quasiment la moitié du public issu de l’immigration cherche un emploi avec un bac + 2. » Tel est l’un des premiers constats dressés par l’Association pour faciliter l’insertion professionnelle des jeunes (AFIJ), après dix ans d’actions menées auprès de ces jeunes.
Dans la synthèse de ses travaux (1), l’AFIJ rappelle que « les jeunes issus de l’immigration se retrouvent plus souvent en situation d’échec universitaire que les autres ». En particulier durant le premier cycle. Plusieurs explications à cela. D’abord, la proportion de titulaires de bacs technologiques au sein de cette population est plus importante que la moyenne nationale. Ensuite, ils seraient davantage « victimes des carences du système d’orientation », faute d’avoir des ressources culturelles et familiales suffisantes pour pallier le manque d’informations.
Enfin, l’AFIJ observe « une surreprésentation de jeunes issus de l’immigration à des niveaux intermédiaires, licence et master 1. Leur insertion est problématique dans la mesure où leurs formations, pour la plupart généralistes et dépourvues de stage, offrent peu de débouchés professionnels. » Dans les filières technologiques, notamment, ils peinent plus que les autres à trouver un stage (49 % contre 26 %). Résultat, à la sortie des études, les jeunes suivis par l’AFIJ sont davantage embauchés en CDD ou en contrat « précaire » lors de leur premier emploi (55 % contre 40 % pour les autres diplômés). La différence est nette chez les femmes : pour celles issues de l’immigration, 70 % ont un CDD (contre 55 % pour les autres). Et 29 % seulement accèdent à un poste de cadre ou à responsabilité (contre 33 %).
(1) « L’accès à l’emploi des jeunes diplômés issus de l’immigration », colloque organisé le 14 février 2007.