Les manifestations de lycéens peu suivies

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Toujours là, mais moins nombreux. Jeudi 8 janvier 2009, quelques centaines de lycéens ont manifesté dans les rues de plusieurs villes de France, à l’appel des principaux syndicats, l’UNL (Union nationale lycéenne) et la Fidl (Fédération indépendante et démocratique lycéenne). Au total, 150 000 personnes avaient battu le pavé le 18 décembre 2008. Ce jeudi, à Paris, où une vingtaine de lycées étaient perturbés ou bloqués, ils étaient de 1000 (selon la police) à 3000 (selon les organisateurs) à marcher de Sèvres-Babylone au ministère de l’Education nationale. Dans l’Ouest du pays, très mobilisé avant les vacances de Noël, on comptait de trois à dix fois moins de manifestants qu’en décembre.

Est-ce dû au froid, à la lassitude, au report de la réforme du lycée par Xavier Darcos, à un manque de revendications ? "Il s’agissait plutôt d’une journée de "remobilisation" pour montrer au ministre que les lycéens seront toujours là tant qu'ils n'auront pas de réponse à leurs revendications ", a assuré Antoine Evennou, secrétaire général de l'UNL, pour qui ce jeudi restera malgré tout comme "une réussite". Pour sa part, la Fidl a jugé les mobilisations, assemblées générales et manifestations organisées "malgré le froid" comme "un bon tour de chauffe pour les semaines à venir".  

Les suppressions de postes sur le tapis  

Aujourd’hui, la réforme du lycée (suspendue) n’est plus l’unique objet de la contestation. Les suppressions de postes (13 500 à la rentrée 2009) dans l’éducation sont à présent le "mobile" principal, auquel s’ajoute une certaine peur de l’avenir. "Nos classes sont de plus en plus surchargées et on nous annonce encore des suppressions de postes. Leur annulation serait une garantie qui nous encouragerait à revenir discuter de la réforme du lycée. Et puis les lycéens ont le moral à zéro, ils en ont ras-le-bol", a confié Antoine Evennou.

A l’issue de cette journée de manifestation, selon l’AFP, quatre jeunes soupçonnés d’avoir brûlé une voiture et des poubelles ont été interpellés près de Rouen. A Lyon, les forces de l’ordre ont chargé un groupe qui bloquaient le trafic des autobus et procédé à sept interpellations. A Paris, alors que les manifestants se dispersaient sans incident en fin d’après-midi, une délégation a été reçue au ministère par la direction générale de l'enseignement scolaire. Ce qui n’a pas calmé les lycéens mobilisés… Ceux-ci se sont promis de "réveiller" le mouvement avec des "opérations coups de poing" et d’autres manifestations en janvier.  

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