Les orthophonistes donnent de la voix pour obtenir le grade master

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Professionnels et étudiants en orthophonie manifesteront jeudi 6 octobre 2011 à Paris. Ils demandent la revalorisation de leur niveau d’études au grade de master. Aujourd’hui, leur formation dure 4 ans mais le certificat de capacité en orthophonie n’est reconnu qu’à bac +2. Pourtant, « un bac +5 serait largement nécessaire, estime Albane Peaudecerf, présidente de la FNEO (Fédération nationale des étudiants en orthophonie) . L'arrêté qui régit notre formation date de 1997 ! Or, depuis 2002, notre champ de compétences s’est élargi. Nous faisons de la prévention, du dépistage, de la prise en charge de personnes âgées souffrant de démence liée par exemple à la maladie d’Alzheimer… Autant de fonctions pour lesquelles nous ne sommes pas formés. Résultat : nous sommes obligés de traiter des patients de façon insatisfaisante et d’apprendre sur le tas ou en formation continue », explique-t-elle.

Un « coup d’accélérateur » en vue de la présidentielle

En 2007, Nicolas Sarkozy promettait aux infirmiers de faire entrer leur formation dans le LMD *. Dès 2008, les orthophonistes se sont engagés à leur tour dans un processus de réforme de leurs études. Comme les kinésithérapeutes et les ergothérapeutes, ils se sont dotés d'un référentiel métier et compétences. Avantage pour eux : leurs centres de formation sont déjà intégrés à l’université. Aujourd’hui fins prêts, ils attendent de pied ferme un arrêté pour une mise en application à la rentrée 2012. « Nous sommes déjà en octobre 2011. Il faut du temps pour mettre en place une nouvelle formation... Avec ce mouvement, nous voulons donner un coup d’accélérateur au processus avant l’élection présidentielle », avoue Albane Peaudecerf.

Le ministère de la Santé ne se prononce pas

Les études d’orthophonie tombent sous la cotutelle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, et le ministère de la Santé. Or, si le premier s’est positionné en faveur d’un grade de master fin mars 2011, le second tarde à se déclarer. « Il préférerait un niveau équivalent pour toutes les formations paramédicales, c'est-à-dire un grade de licence », indique la présidente de la FNEO (Fédération nationale des étudiants en orthophonie).
De cette reconnaissance dépendra également l’évolution de la rémunération des professionnels employés dans la fonction publique hospitalière. Pour les autres (80 % exercent en libéral), ce point reste aussi flou.

* Du reste, les infirmiers ont obtenu leur grade de licence en 2009 .

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