Les trois présidents d'université à la tête de la CPU tirent le bilan de deux années mouvementées

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Les trois présidents d'université à la tête de la CPU tirent le bilan de deux années mouvementées
Jacques Fontanille // © 
Tandis que deux équipes de présidents se présentent à la tête de la CPU (Conférence des présidents d'universités), le trio réunissant Simone Bonnafous , Jacques Fontanille et Lionel Collet a tiré le bilan de deux années au sein du bureau de l’instance, mercredi 1er décembre 2010. Avant de passer le relais dans deux semaines.

Décembre 2008 - décembre 2010. Une période bien particulière dans l’enseignement supérieur français, tout d'abord en raison du passage concret à l’autonomie des universités - les premiers établissements ont accédé aux RCE (responsabilités et compétences élargies) en janvier 2009.

Période également marquée par une mobilisation sans précédent dans les universités, contre le décret sur le statut des enseignants-chercheurs et la mastérisation notamment.

"Il fallait réussir à maintenir une voix collective. Ca aurait pu éclater comme beaucoup le prédisaient"

Quel fil conducteur a guidé l'action des trois présidents pendant ce mandat à la tête de la CPU ? "Conjuguer unité et diversité", indiquent-ils. Unité à l’heure où l’autonomie est arrivée avec le risque de dispersion des établissements. "Il fallait réussir à maintenir une voix collective, souligne Simone Bonnafous. Ca aurait pu éclater comme beaucoup le prédisaient". Diversité enfin, par exemple avec les PRES (pôle de recherche et d'enseignement supérieur) qui empruntent des modèles différents selon les configurations locales.

C'est également les nombreux partenariats développés par la CPU (avec l'Etat, les organismes de recherche, les collectivités territoriales, etc.) que les présidents ont tenu à souligner, avec pour objectif de donner les mêmes chances à toutes les universités. "Car négocier avec le CNRS quand on est Paris 5 ou Strasbourg , c’est plus facile que si l’on est Pau ou le Havre ", illustre Simone Bonnafous.

Principal regret : "Nous aurions voulu aller plus loin dans l’élaboration de positions prospectives", indique Simone Bonnafous. Pas évident avec la mobilisation et l’accélération permanente des réformes , explique-t-elle.

Masterisation : "Nous n’avons jamais obtenu ce que nous avons demandé"

Dossier le plus difficile ? La réforme de la formation des maîtres. "Surtout car nous étions ceux qui allaient la mettre en place alors qu’elle était élaborée par un autre ministère [L’Education nationale] que le nôtre, explique Jacques Fontanille. Le sujet reviendra d'ailleurs forcément sur le tapis et je pense même que la réforme reste à faire".

Pas facile non plus de se faire entendre par le ministère, relèvent-ils. Par exemple sur la masterisation : "Nous n’avons jamais obtenu ce que nous avons demandé", indique le président de l'université de Limoges .

Et le futur enjeu de taille pour leurs successeurs ? Le transfert de la masse salariale aux établissements, avec la question du GVT (Glissement - Vieillesse - Technicité - voir le billet de Pierre Dubois : GVT : le pied de nez de Valérie ). Un dossier explosif selon eux.

Lire le dossier de presse de la CPU : Bilan de mandat : Bureau 2009 – 2010

Deux listes briguent la tête de la CPU

Deux équipes se sont portées candidates pour prendre la suite de Simone Bonnafous, Lionel Collet et Jacques Fontanille au bureau de la CPU - les candidatures au bureau sont closes depuis hier (1er décembre 2010).

Il s'agit d'une part du "ticket" réunissant Alain Beretz (université de Strasbourg), Jean-Paul Caverni (Aix-Marseille 1), et Françoise Moulin Civil (université de Cergy-Pontoise), d'autre part un ticket mené par Louis Vogel (Paris 2 - Panthéon Assas), avec Anne Fraïsse (université Montpellier 3) et Yvon Berland (Aix-Marseille 2). Les élections auront lieu le 16 décembre 2010.

Lire aussi le billet de Pierre Dubois, blogueur Educpros : CPU : 2 “tickets” pour le bureau

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