Les universités américaines à court de bande passante

Jessica Gourdon Publié le
Les universités américaines à court de bande passante
33 % des universités interrogées interdisent le partage en peer-to-peer ou le téléchargement de films. // ©  Berthold STEINHILBER/LAIF-REA
REPÉRÉ DANS LA PRESSE AMÉRICAINE. Aux États-Unis, les universités se retrouvent confrontées à un problème de saturation de leurs réseaux. Pour assurer un service de qualité à leurs étudiants, les établissements redoublent d'inventivité, détaille le site d'informations Campus Technology.

C'est une course sans fin. Alors que les universités américaines ne cessent d'investir pour développer leurs réseaux Internet, les besoins des étudiants et des professeurs ne font qu'augmenter, relate le magazine Campus Technology. Ordinateurs, tablettes, téléphones, smart TV, liseuses et désormais bracelets de fitness viennent s'ajouter à la liste des appareils qui accroissent la pression sur les réseaux des campus, comme l'indique le State of the Resnet.

Ce rapport, élaboré par l'ACUTA (association américaine qui promeut l'avancement des technologies dans les universités du pays) fait le point sur la connexion de plus de 320 campus, et dresse un état des lieux des défis auxquels font face les services informatiques des universités américaines. 

DES RÉSEAUX SOUS PRESSION

Car au-delà des outils de connexion de plus en plus divers, les usages des étudiants changent. Les jeunes Américains sont des grands amateurs de plates-formes de vidéos en streaming de type Netflix, qui consomment énormément de bande passante et saturent parfois les réseaux dans les résidences. Les cours et vidéos en ligne, les manuels interactifs, l'utilisation de plus en plus importante du stockage de données sur le "cloud" et des imprimantes sans fil sont d'autres pratiques induisant cette forte pression sur les réseaux.

Pour répondre à cette demande, plus de 70 % des universités fournissent à leurs usagers une connexion d'au moins 1 gigabit – elles n'étaient que 25 % à proposer une telle connexion en 2012, selon ResNet –, et un quart des campus offrent une connexion de plus de 7 gigas. Beaucoup de doyens ayant en effet compris qu'une bonne connexion était un facteur d'attractivité pour leur établissement.

Les campus ont aussi investi dans les "help desk" : dans les deux tiers des institutions interrogées un service est assuré le soir et le week-end, et 14 % ont même une ou plusieurs personnes disponibles 24 heures sur 24.

LE MANAGEMENT de la bande passante

Pour diminuer les problèmes de saturation, certains campus limitent la bande passante disponible, au-delà d'un certain seuil. D'autres interdisent le partage en peer-to-peer ou le téléchargement de films : c'est le cas de 33 % des répondants à l'enquête ResNet. Une posture en déclin – ils étaient 68 % à limiter ces activités en 2015.

L'autre enseignement du rapport est que la grande majorité des campus utilise des outils de management de la bande passante, afin de libérer plus d'espace à certains "pics" de la journée. Certaines universités confient cette tâche à des prestataires extérieurs – une pratique en hausse. D'autres séparent le trafic des résidences de celui des bâtiments universitaires, afin de réduire la pression sur ce second réseau.

Le rapport montre en outre que si les universités ont beaucoup investi dans la qualité de leurs réseaux dans les bâtiments académiques, sur le reste du campus (espaces extérieurs, restaurants...), le Wifi proposé n'est souvent pas à la hauteur, voire inexistant.

Jessica Gourdon | Publié le