Les universités américaines face au choc Trump

Jessica Gourdon Publié le
Les universités américaines face au choc Trump
Depuis l'élection de Donald Trump à la tête des Etats-Unis, des manifestations ont lieu dans certaines universités américaines. // ©  JIM WILSON/The New York Times-REDUX-REA
REVUE DE PRESSE ÉTATS-UNIS. L'élection de Donald Trump a stupéfié le monde universitaire américain. Alors qu'une série d'actes violents ont eu lieu sur les campus, beaucoup d'universités craignent que cette élection ait un impact négatif sur les étudiants étrangers.

L'élection de Trump sème l'inquiétude sur les campus

Depuis l'élection de Donald Trump, divers incidents ont été rapportés dans des universités partout dans le pays – des actes racistes et violents qui visaient spécifiquement des étudiants noirs, musulmans ou encore LGBT.

Tags ou affiches racistes, agressions, tentatives d'intimidation... Dans une université au Texas, des élèves pro-Trump ont fait circuler un flyer dénonçant le "discours-poubelle sur la diversité". A San Jose State University, en Californie, une étudiante affirme qu'on a tenté de l'étouffer avec son voile. Dans ce climat post-élection, de nombreux étudiants musulmans ont "peur", selon un témoin.

Par ailleurs, de multiples campus sont en ébullition anti-Trump, et ont organisé des marches, des conférences et réunions afin de répondre aux inquiétudes des étudiants – voire appeler au calme.

À lire dans le New York Times

étudiants étrangers : la grande interrogation

Avec Donald Trump à la Maison-Blanche, le nombre d'étudiants étrangers aux États-Unis va-t-il chuter ? Beaucoup d'universités s'inquiètent, estimant qu'il sera plus difficile pour des jeunes du Moyen-Orient d'obtenir des visas. Ceux-ci sont pourtant nombreux à étudier aux États-Unis : plus de 100.000 au total. Les étudiants chinois, qui représentent aussi de gros contingents, pourraient également être en difficulté, Donald Trump ayant laissé entendre qu'il renoncerait à accorder des visas si la Chine n'aidait pas à rapatrier ses milliers de sans-papiers qui vivent aux États-Unis.

Au-delà de ces quelques pays, les observateurs du secteur estiment que les universités auront plus de mal à recruter des étudiants étrangers, en raison de l'image de fermeture et d'intolérance véhiculée par le futur président. Dans une enquête réalisée (avant l'élection) auprès de 1.000 étudiants issus de divers pays dans le monde, 60 % se disaient "moins enclins" à postuler dans une fac américaine en cas de victoire de Donald Trump.

L'article évoque également le cas des nombreux étudiants étrangers sans papiers ou avec un statut de résidence provisoire (en particulier issus de pays d'Amérique centrale), dont la situation est aussi menacée par les déclarations de Donald Trump.

À lire sur Inside Higher Ed

Du répit pour les facs privées "for-profit" ?


Hillary Clinton n'a pas été élue : pour les universités et les écoles "for-profit" (à but lucratif), c'est une bonne nouvelle. Leur existence aurait été mise en péril par le programme de la candidate, qui souhaitait rendre les universités publiques gratuites en dessous de certains revenus parentaux. Avec Donald Trump, ces groupes privés – comme DeVry, Capella ou Career Education – soufflent. D'ailleurs, le cours de leurs actions en Bourse s'est accru de 10 %, voire plus, depuis l'élection.

Avec Trump et un Congrès républicain, le mouvement de régulation et de contrôle des pratiques de ce secteur, initié par l'administration Obama, ne devrait pas s'intensifier. La pression sur ces institutions pourrait même diminuer. Mais celles-ci ne doivent pas trop s'en réjouir, selon l'auteur de l'article. Notamment car de nombreux diplômés se montrent déçus par les perspectives professionnelles que leur offrent leurs diplômes, et peinent à rembourser leurs dettes : un mécontentement que Donald Trump a su capter.

À lire sur EdSurge

Jessica Gourdon | Publié le