Les universités de Bourgogne et de Franche-Comté achèvent leur rapprochement

Marie-Aline Desvignes Publié le
Les universités de Bourgogne et de Franche-Comté achèvent leur rapprochement
Sophie Béjean et Claude Condé // © 
Les universités de Bourgogne et de Franche-Comté, proches géographiquement et partiellement complémentaires, mutualiseront en 2010 leurs équipes, leurs ressources et leurs moyens pour constituer un PRES (pôle de recherche et d'enseignement supérieur). Deux originalités caractérisent ce rapprochement : une base interrégionale et un statut de fondation.

L'histoire du rapprochement des universités bourguignonne et franc-comtoise a commencé en mai 2007 par la signature d'une convention de partenariat donnant naissance au PRES Bourgogne-Franche-Comté . Après deux années de concertation entre les différents groupes de travail des deux sites, l'année 2010 marquera une étape décisive avec l'aboutissement de plusieurs chantiers de taille.

D'une part, une association, dénommée Université fédérale Bourgogne-Franche-Comté, assurera la démarche de mutualisation des deux universités et de leurs écoles rattachées, AgroSup Dijon et l'ENSMM de Besançon . D'autre part, le PRES sera porté par une fondation de coopération scientifique (FCS) chargée de dynamiser la recherche et l'innovation pour pouvoir appuyer des projets d'intérêt commun et renforcer les pôles d'excellence et de développement économique. Ce statut est particulier parmi les PRES, qui sont des établissements publics de coopération scientifique .

Le statut de FCS permet aux entreprises d'apporter des moyens matériels, financiers et de personnels et de bénéficier d'une exonération d'impôt sur les sociétés dans le cadre des missions de service public du PRES.

Un dispositif original

Le 13 janvier 2010, s'est tenue à Dijon une réunion constitutive de la fondation de coopération scientifique du PRES Bourgogne-Franche-Comté. Les représentants politiques et économiques (conseils régionaux, communautés d'agglomération du Grand Dijon et du Grand Besançon, pôles de compétitivité, Areva, Seb, Alstom, General Electric...) et les établissements d'enseignement supérieur (Agrosup, ENSMM, UTBM, ESC Dijon ) des deux régions y ont manifesté leur volonté d'adhérer au PRES via cette FCS.

« Nous sommes le premier PRES à reposer sur une fondation de coopération scientifique et non sur un regroupement d'écoles », a tenu à préciser Claude Condé, président de l'université de Franche-Comté. Et Sophie Béjean, présidente de l'université de Bourgogne, d'ajouter : « Il y a également peu de PRES interrégionaux dans le paysage universitaire français. Cette démarche est originale car elle permet d'impliquer le monde économique et de placer la recherche au cœur du dispositif. La fondation est par ailleurs une structure parfaitement adaptée pour développer nos atouts et répondre à des appels à projets nationaux et européens, notamment dans le cadre du grand emprunt. »

Une université fédérale de 50.000 étudiants

Au final, l'université fédérale Bourgogne-Franche-Comté comptera environ 50.000 étudiants (dont 7.000 en masters et 2.000 doctorants), 2.800 enseignants et enseignants-chercheurs, 60 équipes de recherche labellisées, 2.200 personnels BIATOSS, 5 pôles de compétitivité et plus de 700 formations. De quoi améliorer la visibilité et l'attractivité des deux institutions, à l'échelle nationale, européenne et internationale...

D'ores et déjà, dans le cadre de la préparation du prochain contrat quadriennal (2012-2016), l'offre de formation et la politique scientifique des deux universités sont élaborées de manière coordonnée. À ce jour, nombre d'enseignements et d'équipes de recherche mutualisent déjà leurs activités. Sept masters sont cohabilités, deux licences professionnelles ont été créées en commun et la filière industrie de la faculté de pharmacie a été mutualisée. Par ailleurs, le projet de création d'un collège doctoral, qui réunit les écoles doctorales de Bourgogne et de Franche-Comté, et l'extension du Polytechnicum de Bourgogne à la Franche-Comté sont en cours de réalisation.

Marie-Aline Desvignes | Publié le