Les universités européennes frappées par la crise économique

Mathilde Brochard Publié le
A l’occasion d’une conférence menée les 11 et 12 juin derniers, l’association européenne des universités (EUA) publie un rapport sur l’impact de la crise économique dans l’enseignement supérieur européen. Les contrastes entre les systèmes universitaires européens pourraient encore s’accentuer davantage aux vues des coupes budgétaires liées à la crise.

L’Europe du Sud et de l’Est fortement touchées

L’étude menée par l’EUA identifie quatre groupes de pays en fonction des effets de la crise sur leur fonds publics consacrés à l’enseignement supérieur. La catégorie la plus en difficulté, les « red cases », concerne principalement des pays d’Europe de l’est et du sud qui connaissent des coupes budgétaires allant jusqu’à 10% de leur budget !

La France, tout comme l’Autriche, l’Allemagne, la Suède et un bon nombre de pays d’Europe du Nord et de l’Ouest,  se trouvent dans une situation plus favorable puisque les fonds publics se sont maintenus ou ont augmenté.

Le budget par étudiant et la recherche souvent impactés

Mais même dans les pays où le budget des universités augmente, l’EUA démontre que cette hausse correspond à une croissance du nombre d’étudiants. Ainsi, une fois divisé par le nombre d’étudiants, ce budget a globalement peu changé, voire baissé.

En recherche, des pays comme le Danemark, les Pays-Bas ou l’Irlande ont vu leurs fonds fortement atteint par la crise. Et dans les pays en plus mauvaise posture économique, comme l’Espagne ou l’Irlande, gel des salaires, licenciements et fermeture de certains programmes peu demandés par les étudiants affectent les universités.

Ces restrictions obligent parfois les pays à revoir les frais de scolarité ou leur système de bourses. Désormais, en Espagne par exemple, les redoublants et les étudiants étrangers hors zone euro payent plus cher que les autres. Ou encore aux Pays Bas, les bourses sont dorénavant…des prêts !

Financer l’enseignement supérieur pour sortir de la crise

L’EUA anticipe ainsi des contrastes toujours plus importants entre les systèmes universitaires européens, notamment entre les pays du Nord et de l’Ouest, et les pays du Sud et de l’Est. Avec une menace réelle de « brain drain » (fuite des cerveaux).

La solution préconisée par l’EUA? Maintenir, améliorer le budget des universités malgré la crise…et en vue de sortir de la crise !

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Mathilde Brochard | Publié le