Les universités favorables aux classements, selon un rapport sénatorial

Fabienne Guimont Publié le

« Les classements aujourd’hui n’effraient plus les universités françaises ». L’affirmation vient de Joël Bourdin, sénateur UMP de l’Eure et auteur d’un rapport intitulé "Enseignement supérieur : Le défi des classements", présenté le 2 juillet 2008. Cinq ans après le classement de Shanghai, qualifié de « choc salutaire pour les universités et les parlementaires » par le sénateur, 71% des universités et écoles interrogées le considèrent comme utile et 61% disent avoir pour objectif d’y améliorer leur rang, même si la majorité d’entre eux n’y figure pas… Dans cette étude jointe au rapport, la quasi majorité affirme même avoir pris des mesures concrètes en vue d’améliorer leur rang dans les classements internationaux. Les PRES (pôles de recherche et d'enseignement supérieur) permettant d'harmoniser les signatures d'articles des chercheurs dans les revues scientifiques, entre autres, sont passés par là.

Le palmarès européen dans l'agenda politique

L’objectif fixé par le président de la République à Valérie Pécresse dans sa lettre de mission de faire rentrer deux établissements français dans les 20 premiers mondiaux et dix parmi les 100 premiers marque également la volonté politique de sortir l’évaluation des tabous. La ministre de l’enseignement supérieur a rappelé qu'elle faisait de l'évaluation une de ses priorités. Les six mois de la présidence européenne de l’Union, qui viennent de s’ouvrir, lui donneront l'occasion d'avancer sur le palmarès européen des universités. Valérie Pécresse s'est engagée à communiquer sur les indicateurs de comparaison internationale fondant ce classement lors de la conférence de Nice des 13 et 14 novembre 2008.

L'AERES comme tour de contrôle de l'évaluation

Joël Bourdin préconise d’aller « dans le sens de l’AERES vers une évaluation indépendante européenne, multicritères et par groupes disciplinaires. Il faut sortir de Shanghai, pondérer plus légèrement les critères de réputation que ne le fait le classement du Times Higher Education. Le classement mené à l’échelle européenne par le CHE (un think tank allemand spécialisé dans l’enseignement supérieur) est un système utilisable. Il faut trouver des indicateurs objectifs qui pourraient varier dans le temps car les établissements les contournent au bout d’un moment ».

« Sans attendre la production d’indicateurs harmonisés européens », les sénateurs voudraient voir publier des indicateurs relatifs à la réussite aux examens, la poursuite d’études et l’insertion professionnelle des étudiants, comme la loi LRU l’oblige. Le rapporteur souhaite que la production des indicateurs soit centralisée par l’AERES et rapidement diffusés au public sur un portail Internet fournissant « des données comparables entre établissements et permettant des classements « à la carte » ».

Fabienne Guimont | Publié le