L’Espagne mène son Opération campus à marche forcée

De notre correspondant en Espagne, Armand Chauvel Publié le
En juillet 2009, le gouvernement Zapatero fixait les bases de son Opération campus destinée à renforcer la compétitivité et l’intégration avec leur environnement économique des 250 campus espagnols (pour 77 universités). Deux mois après, 51 universités, dont 8 privées, ont répondu présentes, aspirant à devenir des « campus d’excellence internationale. »

Délais serrés. Les universités candidates à l’Opération campus espagnole ont élaboré pendant l’été une proposition globale de 50 pages, un plan stratégique à l’horizon 2011 et un rapport économique. Sur cette base, des experts devaient pré-selectionner 15 candidats maximum. La sélection définitive aura lieu fin novembre 2009 après une présentation orale de dix minutes de chaque projet devant une commission internationale.

Les  « happy few » retenus bénéficieront en 2010 d’une enveloppe de  50 millions d’euros du ministère des Sciences et de l’Innovation et de 150 millions d’euros sous forme de crédits concédés par les Communautés autonomes.

Rapprochements université-entreprises souhaités

Contrairement à l’Opération campus française, l’immobilier n’est pas la question majeure. « Les deux critères principaux sont une vision claire du futur basée sur des échéances précises ainsi que le potentiel d’agrégation entre institutions académiques et entreprises », a déclaré Marius Rubiralta, le secrétaire d’Etat aux universités.

Sur les 51 projets présentés, 10 concernent la Catalogne, 9 Madrid et 7 l’Andalousie. A Madrid, la célèbre Complutense a choisi de s’allier à la non moins célèbre Politecnica avec laquelle elle cohabite déjà dans le quartier de la Moncloa. « Nous sommes deux grandes universités qui offre chacune pratiquement toutes les formations, cependant, nous n’enseignons pas l’ingénierie et Politecnica n’offre pas de cursus classique de sorte que la création d’un méga-campus renforcera  notre positionnement international », a déclaré Carlos Bersoza, recteur de la Complutense.

Aux Iles Baléares, l’UIB a opté pour un accord avec un parc industriel et scientifique de 99 entreprises, le BIT, tandis que la vieille université de Salamanque se propose elle de devenir  un « campus d’excellence internationale pour l’innovation liée à l’usage de l’espagnol y compris dans les technologies » avant de fêter ses 800 ans, en 2018.

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