Désinhiber les étudiants timides
L’enseignant peut passer du registre du cours magistral aux exercices individuels, quiz, ou aux minitravaux de groupe pour relancer l’attention des étudiants. « On constate que cela désinhibe les plus timides qui préfèrent demander de l’aide à des étudiants à côté d’eux que dire “je n’ai pas compris” à l’enseignant devant cinquante élèves », rapporte l’enseignant.
"Les étudiants ont l’impression de ressortir avec la tête plus remplie qu’avec des cours conventionnels"
Via un logiciel de monitoring, l’enseignant contrôle ce qui se passe sur les ordinateurs de ses étudiants et peut vidéoprojeter les résultats de l’un d'entre eux sur les cinq écrans. « Les étudiants ont l’impression de ressortir avec la tête plus remplie qu’avec des cours conventionnels. Et les enseignants disent qu’ils maintiennent l’attention de leurs étudiants en permanence, alors que sinon ils ne réajustent leurs cours que lorsqu’ils voient des étudiants s’endormir », se réjouit Stéphane Justeau. La salle, équipée pour une quarantaine de places, est utilisée pour l’instant par une demi-douzaine d’enseignants d’économie, de marketing ou de négociation commerciale.
Un cours sous forme de séquences d’apprentissage
Pour prévenir la baisse d’attention des étudiants – qui apparaît au bout de vingt minutes ! –, le pari est de varier les modes d’apprentissage afin de réactiver leur concentration. Une gymnastique pédagogique qui exige des enseignants de tordre de leur côté le cou à certaines pratiques ancestrales.
"Les enseignants sont obligés de construire leurs cours différemment avant d’entrer dans cette salle"
« Les enseignants sont obligés de construire leurs cours différemment avant d’entrer dans cette salle, en partant de séquences d’apprentissage. Il faut s’extirper du “contenu à intégrer dans un cours” et penser l’apprentissage des étudiants avec des exercices courts qui reprennent les notions développées dans les dix à quinze minutes précédentes », relève le responsable pédagogique.
Le centre de pédagogie créé par l’école, il y a un an et demi, accompagne les enseignants dans cette transformation de leurs cours. À leur demande.
L’installation de la salle PECT et son coût
La salle est équipée d’ordinateurs, de quatre tableaux de grande taille avec vidéoprojecteurs et d’un tableau blanc interactif. Les tables et ordinateurs étaient déjà disposés en marguerite pour une salle destinée à l’origine à l’apprentissage des langues. Un faux plancher dissimule la câblerie. Pour les écrans et le logiciel de monitoring, l’école a investi quelque 12.000 €.