LOLF : La révolution au milieu du gué

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C’est le contraire qui eût été étonnant. Selon un rapport de l’IGAENR (1), la mise en oeuvre de la démarche LOLF dans l’enseignement supérieur prend son temps. L’IGAENR s’est penchée sur cinq établissements (2) représentatifs. Que constatent les inspecteurs ? Que les systèmes d’information, jadis sévèrement critiqués, s’améliorent, que l’information budgétaire et comptable est mieux assurée, que les équipes de direction se sont fédérées autour de ce projet. Bref, la mise en application de la LOLF est bien sur les rails. Pour autant, son impact sur la gestion des ressources humaines, sur la gestion du patrimoine, sur le pilotage et la gouvernance reste « faible ». La LOLF fait « l’objet d’une utilisation technique pour accéder au pilotage stratégique. Elle n’est pas encore vécue comme un outil politique dans le pilotage stratégique de l’établissement. »


Traduction : le choc de la LOLF semble avoir été absorbé par l’administration universitaire, mais, pour ce qui est de la révolution des pratiques de gouvernance, il faudra encore attendre... C’est qu’à la décharge des établissements, tout est à inventer. L’inspection conseille aux universités de poursuivre leurs efforts en renforçant la qualité des indicateurs de performance, en envisageant une gestion « pluriannuelle » ou en liant la démarche contractuelle et la LOLF. L’IGAENR propose en outre de revoir le décret de janvier 1994 relatif au régime financier des établissements . Selon les informations de La Lettre, la Direction des affaires financières (DAF) y travaille d’arrache-pied.

(1) « La mesure de la performance dans le cadre de la mise en oeuvre de la LOLF dans l’enseignement supérieur »

(2) Rennes 1, INPG, Clermont 2, université de Pau et des Pays de l’Adour et INP Lorraine.

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