L’Opération campus bouleversée par la crise financière ?

Fabienne Guimont Publié le

L’Opération campus en dommage collatéral de la crise financière mondiale ? « L'Etat pourrait utiliser les recettes de privatisation d'EDF, destinées à être investies dans l'immobilier universitaire, pour financer le renflouement de Dexia, ont affirmé mardi [30 septembre 2008] des membres de la commission des Finances du Sénat, aussitôt démentis par Bercy », indique une dépêche de l’AFP en date du 30 septembre 2008. Le bancassureur franco-belge Dexia - qui a perdu la moitié de sa valeur depuis le début de l’année – doit être recapitalisé à hauteur de 6,4 milliards d’euros. Après les 3 milliards d’euros promis par la Belgique, Nicolas Sarkozy a décidé le 30 septembre 2008 de mettre également 3 milliards et le Luxembourg 376 millions d’euros. Sur les trois milliards d’euros envisagés par la France, un milliard pourrait être apporté par les recettes de privatisations d’EDF et deux milliards par la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Des informations reprises dans Le Parisien du 1er octobre 2008.

Une des solutions

C’est « une des solutions parmi plusieurs » pour financer ce plan de sauvetage rapporte la dépêche AFP, citant Jean Arthuis, président de la commission des Finances du Sénat, à la sortie de l’audition à huis clos de Christine Lagarde, la ministre de l’Economie. Son cabinet et Eric Woeth, ministre du Budget ont démenti le recours à ce scénario. « Sinon, l’Etat pourrait emprunter un milliard d’euros supplémentaires dans le cadre d'une loi de Finances rectificative", a aussi indiqué le sénateur Jean Arthuis.

Neuf des dix projets immobiliers universitaires d’envergure de l'Opération campus ont été sélectionnés par un jury international en 2008. Les intérêts des placements des actions EDF revendus par l’Etat doivent financer ces opérations immobilières en versant des loyers à des opérateurs privés par le biais de partenariats public-privé (PPP). Depuis décembre 2007, 2,67 % du capital d'EDF ont été placés pour un montant d’environ 3,9 milliards d’euros auprès d’investisseurs institutionnels.

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