L’Université de Strasbourg se dote d’un service de stratégie

De notre correspondant dans l'Est, Philippe Bohlinger Publié le

La culture du projet et de l’évaluation progresse à l’université notamment au travers des contrats quadriennaux. A l’image de l’université britannique de Hull qui a mis en place une unité de développement stratégique, l’Université de Strasbourg (UdS) a lancé à titre expérimental, en septembre 2009, un service de la prospective et du développement. Il s’agissait pour l’UdS de « conserver l’esprit d’innovation qui a présidé à la fusion des trois universités strasbourgeoises», souligne Michèle Debay, la responsable du service. Rattaché à la présidence, ne disposant pas encore d’un budget propre, celui-ci emploie trois personnes.

Entre prospective et soutien aux projets

Se voulant ambitieuse, la feuille de route du service « prospective et développement » peut évoluer selon les besoins de la présidence : «Un service stratégique doit pouvoir déceler les besoins. D’un côté, nous devons nous  placer hors du court terme, de l’autre nous devons accompagner le changement. Néanmoins, il peut y avoir une inflexion vers davantage de prospective ou vers davantage de soutien aux projets», explique la responsable. Les premières études engagées portent sur le contrôle des connaissances, l’opportunité de créer un nouveau master « métiers de l’édition » et sur la circulation de l’information au sein de l’UdS.

Vue d'ensemble pour la présidence

En matière de suivi de projet, le service peut fournir une aide méthodologique via des formations et des outils de gestion. Il prépare également l’organisation d’un grand colloque scientifique. « Des projets éclosent partout. Notre rôle est d’avoir une vue d’ensemble pour éviter les doublons et identifier les manques. Nous cherchons à visualiser où nous pouvons apporter davantage de valeur ajoutée », souligne Michèle Debay.

Plus commune en entreprise, la culture de la stratégie doit encore vaincre les résistances à l’université. « Nous cherchons à nous faire connaître au sein de l’UdS. En effet, ce service, inhabituel, peut inquiéter et faire craindre qu’il se substitue à la réflexion stratégique qui est menée à différents endroits de l’université. Les universitaires demeurent très jaloux de leur indépendance et ne souhaitent pas que des technocrates prennent les décisions à leur place. C’est pourquoi, chaque fois que nous démarrons un projet nous demandons une lettre de mission bien claire à la présidence.»

De notre correspondant dans l'Est, Philippe Bohlinger | Publié le