L’université Hohenheim à l’école de l’autonomie

Fabienne Guimont Publié le

Quelle est la réelle autonomie de l’université Hohenheim de Stuttgart avec son budget global de 120 millions d’euros ? Le secrétaire général de cette vénérable institution (elle a été fondée en 1818) de 6000 étudiants s’est prêté au jeu du bilan et a démontré les marges de manœuvre financières toutes relatives de cette autonomie.

« Les salaires des personnels consomment la moitié du budget. Par ailleurs, 21 millions d’euros sont bloqués et 10 millions sont consacrés aux investissement. Si on peut dégager 300 000 euros par an c’est beaucoup. Plus sûrement, ce sont 100 000 euros dégagés une fois tous les frais payés. On peut estimer que 2 % de notre budget est réellement disponible, soit 2 millions d’euros », a ainsi exposé Alfred Funk aux secrétaires généraux et aux agents comptables d’universités françaises à leur colloque parisien, mi-novembre 2008.

Sur les risques d’une baisse des investissements liés au budget global, Alfred Funk se montre en revanche plutôt rassurant, puisque son université a au contraire pu enregistrer une hausse dans ce domaine. Pour lui, le poids est surtout d’avoir à assumer un sous-financement public structurel des établissements. 

Coopérer avec les facultés  

Comment l’université Hohenheim se ménage-t-elle des espaces de liberté dans ces conditions ? « On essaie de mener une politique. Mais cette année, notre autonomie va dans le chauffage car les frais d’énergie nous coûtent 600 000 euros de plus. Notre marge de manœuvre diminue à vue d’œil », ironise-t-il.

La direction collégiale de l’établissement, autour du recteur, a décidé de partager de l’autonomie avec ses facultés. Elles peuvent ainsi disposer de 85% des financements dégagés sur les postes vacants par exemple. « Je suis persuadé que l’autonomie des universités doit être une autonomie financière sinon on ne pourra gérer la concurrence avec les autres universités, mais nous devons déléguer les droits que nous avons aux acteurs de l’université dans un principe de subsidiarité ». De quoi donner du grain à moudre aux futures universités autonomes françaises dans leur rapport avec leurs composantes.     https://www.uni-hohenheim.de/english.html?&L=0      

Fabienne Guimont | Publié le