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L'université Paris-Est Créteil redresse la barre budgétaire en 2025

Amélie Petitdemange - Mis à jour le
L'université Paris-Est Créteil redresse la barre budgétaire en 2025
L'université UPEC rétablit une partie de son budget pour 2025. // ©  Michael LUMBROSO/REA
L'université Paris-Est Créteil (Upec) redresse petit à petit la barre budgétaire. L’établissement avait prévu un retour à l’équilibre en 2025, cependant terni par des mesures non compensées. Les formations en apprentissage et les aides matérielles aux étudiants seront renforcées.

Dans un contexte financier très tendu pour le monde universitaire, l’Upec (université Paris-Est Créteil) entame l’année 2025 avec une perspective d’amélioration budgétaire. Le budget initial (BI) voté pour 2025 enregistre un déficit de près de 4 millions d'euros, contre 8,6 millions d'euros au budget rectificatif 2024, soit une amélioration de 5 millions d'euros.

"Un plan de retour à l’équilibre financier a permis de redresser la barre, au prix d’efforts très importants", explique le président de l’établissement, Jean-Luc Dubois-Randé, lors d’une conférence presse, jeudi 15 janvier.

Le président de l'université a "essayé de préserver au maximum l’emploi", bien qu’il ait dû toucher à la masse salariale. La campagne d’emploi 2024, qui a gelé 40% des remplacements des départs, a permis d’économiser 2 millions d'euros par rapport aux prévisions.

Le fonctionnement de l’université a également été optimisé au maximum et les investissements diminués. Les recettes ont par ailleurs été augmentées, avec 90 millions de ressources propres. L’apprentissage est une source de financement majeur, auquel s’ajoutent les appels à projets.

Le budget de 2025, qui aurait pu atteindre l’équilibre après ces efforts, reste donc déficitaire. "Nous avons pu anticiper car nous avons vu venir l’autobus. Mais l’État met ses universités en déficit", lance Jean-Luc Dubois-Randé sans détour, évoquant la non-compensation du CAS pension et des mesures Guérini. L’Upec a, en effet, absorbé une augmentation de 3,2 millions d’euros du CAS pension, non compensé par l’Etat. 

Renforcer les formations en alternance

Dans un souci de diversification des ressources, le développement de l’alternance est un axe majeur de la stratégie à venir de l’université. Aujourd'hui, l’Upec forme 42.000 étudiants, dont 4.200 en apprentissage. Ces contrats représentent 31 millions d'euros pour l'université, soit un tiers de ses ressources propres.

Ce format d’études est, par ailleurs, particulièrement adapté à la population étudiante de l’Upec, qui accueille beaucoup d’étudiants des classes moyennes et populaires. L’université compte trois fois plus de boursiers des échelons 5, 6 et 7 qu’au niveau national.

"L’alternance permet à ces étudiants défavorisés d’avoir un salaire. Ils ont ainsi un travail en accord avec leur formation, plutôt qu’un travail qui nuit aux études. Cela permet aussi une meilleure insertion et une intégration des codes sociaux de l’entreprise", assure Arnaud Thauvron, vice-président de la formation et de la Commission de la formation et de la vie universitaire (CFVU).

Une hausse du nombre d’étudiants

Par ailleurs, les effectifs étudiants de l’université sont en augmentation constante, ce qui pose des défis "en termes d’accompagnement et de logement notamment", souligne Jean-Luc Dubois-Randé.

La nouvelle ligne de métro 15, qui sera en service à partir de 2026, va accentuer ce phénomène : un million d’habitants supplémentaires seront à une demi-heure de Créteil.

Or l’Upec est confrontée à un manque de locaux, qui a un impact entre autres sur la vie étudiante. "La formation et la recherche sont prioritaires, ce qui est normal. Mais nous manquons ainsi de lieux dédiés à la vie étudiante sur certains sites", pointe Anne de Rugy, vice-présidente Vie étudiante et engagement.

L’université souhaite proposer un lieu étudiant sur chaque campus, en lien avec le Crous. "Nous allons d’ailleurs créer une Maison de l’Etudiant sur le site de Créteil, avec une épicerie solidaire et un café citoyen", illustre Anne de Rugy.

Améliorer les conditions matérielles et la santé des étudiants

Le schéma directeur de la vie étudiante, qui sera prochainement voté, met notamment l’accent sur le bien-être étudiant. Un axe qui repose sur l’amélioration des conditions matérielles, alors que près de quatre étudiants sur dix de l’Upec sont boursiers.

Un guichet unique rassemblera toutes les aides matérielles (cartes alimentaires, aide pour payer le loyer, aides en nature comme un prêt d’ordinateur, distributions alimentaires, etc.) avec une commission qui se réunira tous les 15 jours. L’accent sera mis sur la santé, notamment la santé mentale.

Pour enrichir l'expérience étudiante, les mobilités courtes à l'international (une à deux semaines) seront aussi développées afin de rendre l’expérience internationale plus accessible.

Valoriser l’engagement étudiant

À la rentrée 2024, l'université a également mis en place un Parlement étudiant et un congé menstruel. Un bonus engagement étudiant a aussi été créé.

"La meilleure reconnaissance de l’engagement était une forte demande des étudiants. En co-construction avec les composantes, nous avons redynamisé ce système pour que les étudiants engagés ne s’essoufflent pas", explique Andréa Gaucher, vice-présidente étudiante. Le nouveau dispositif permettra aux étudiants engagés (bénévolat, service civique, mandat électif…) de bénéficier de 0,25 point en plus dans la moyenne lors d’un semestre au choix.

Enfin, un guichet unique avec un accueil physique et téléphonique sera mis en place pour accompagner les lycéens vers la première année de licence. Il verra le jour à la rentrée 2025.

L'Inspé de Créteil ferme son site à Saint-Denis 

L’INSPÉ de Créteil, qui dépend de l’Upec, va fermer le site de Saint-Denis à la rentrée 2026. "Le bâtiment fait 18.000m² dont 6.000m² affectés à un lycée. L’Inspé est responsable de la sécurité des lycéens, une situation très particulière et insatisfaisante", explique le président de l’Upec. Si le site était conservé, des travaux devraient être menés. L’Upec a ainsi décidé de répartir ses formations dédiées aux futurs enseignants du 2d degré technologique et professionnel dans les sites existants, notamment à Livry-Gargan et Bonneuil.

Pour le Snesup-FSU, "fermer un site qui forme les futurs enseignants de ces voies scolaires, qui scolarisent en France près de 40% des lycéens, ne peut être compris que comme un signe supplémentaire du désengagement de l’État de ces formations".

Amélie Petitdemange | - Mis à jour le