Lyon 2 veut généraliser le podcast

Fabienne Guimont Publié le
Lyon 2 veut généraliser le podcast
© Lyon 2, salle informatique en libre accès // © 
A Lyon 2, le podcast n'est pas un gadget. Tous les amphis sont équipés et 600 heures de cours et de conférences peuvent être podcastées par les étudiants. Le service des TICE de l'université a choisi de développer cette pratique à grande échelle. A terme, toutes les disciplines devraient pouvoir en bénéficier. Visite dans les coulisses de cette baladodiffusion universitaire.

« On aborde le podcast avec une approche industrialisée, en souhaitant le promouvoir dans l’ensemble des disciplines. D'autres l’ont, eux, développé sur des niches pédagogiques. Nous, on fait de l’enregistrement live des cours, en se disant qu’il est important que les étudiants aient accès aux contenus le plus vite possible », explique Nicolas Truchaud.

Responsable du pôle Web-TICE à Lyon 2, il travaille au sein du service Sentier (pour Service des nouvelles technologies de l'information pour l'enseignement et la recherche) comptant une quarantaine de personnes.

600 heures de podcasts

A Lyon 2, tous les amphis sont équipés pour "podcaster" des cours ou des conférences et une vingtaine de professeurs sont adeptes de ces outils. Au total quelque 600 heures audio et vidéo sont proposées au téléchargement, sur le site de l’université, qui a lancé son dispositif il y a trois ans.

Un dispositif léger techniquement : l’enseignant qui arrive dans l’amphi branche son portable au vidéo-projecteur, porte un micro sans fil et lance le navigateur depuis son ordinateur en appuyant sur la touche « enregistrer ». Une heure après la fin de son cours, l’enregistrement de sa voix – l’enseignant n’est pas filmé - et ses projections (Power point et autres) sont disponibles au téléchargement. A lui de décider s’il souhaite réserver la diffusion à l’ensemble de ses élèves, des étudiants de Lyon 2 ou au grand public.

Un surcoût de 1000 euros par amphi

Une personne à temps partiel aide les enseignants pour les premiers enregistrements. « Les frais de ce dispositif sont ceux de cette assistance, mais il n’y a pas de coûts de traitement. Le raccordement au dispositif d’enregistrement, une solution commerciale à laquelle se sont ajoutés des développement internes, coûte 1000 euros dans des amphis équipés de matériels audiovisuels», indique Nicolas Truchaud.

Les consultations sur ordinateur sont les plus fréquentes, avant l’utilisation sur téléphone portable ou iPod. Certains enseignants s’en servent pour demander aux étudiants de poser des questions au sujet du cours sur une plate-forme pédagogique.

Psychologues et géographes en tête

Les psychologues (surtout pour la formation continue) et les géographes sont les enseignants les plus accros. A l’inverse, pour les langues, peu d’enseignants ont intégré cet outil dans leur pédagogie. « En sciences humaines et sociales, les étudiants étrangers l’utilisent pour réécouter des cours lorsqu’ils ont des difficultés de compréhension », illustre aussi Nicolas Truchaud.  

Les universités françaises débarquent sur iTunes U

iTunes U, la plateforme d’hébergement gratuit de Apple pour diffuser les contenus audio et vidéo universitaires, a sélectionné Paris 5, Nice Sophia Antipolis et Supinfo parmi les premiers lauréats français, après leurs homologues du Royaume Uni, de l’Allemagne, de la Suisse, de l’Irlande et de l’Italie.

Leurs cours ou conférences pourront ainsi être podcastés par un large public aux côtés de ceux de Oxford ou Cambridge. Une centaine d’universités européennes devraient rejoindre le projet dans l’année selon le site Macplus . Lyon 2 se montre aussi intéressée. Une partie de ses podcasts sont déjà accessibles sur iTunes Music Store. 

Fabienne Guimont | Publié le