Staps : un début de mobilisation étudiante ?

Camille Stromboni Publié le
Staps : un début de mobilisation étudiante ?
Les Staps font partie des filières en tension. Des étudiants ont manifesté à Lille et dans 24 autres villes. // ©  @BDEStapsLille2 via Twitter #StapsenPéril
Plusieurs milliers d'étudiants en Staps ont manifesté mercredi 23 septembre dans toute la France pour dénoncer le manque de moyens dont souffre leur filière.

Près de 10.000 étudiants ont manifesté dans 25 villes de France, le 23 septembre 2015, soit un étudiant de Staps (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) sur cinq, selon le décompte de l'Association nationale des étudiants en Staps, membre de la Fage, à l'origine du mouvement. D'après les chiffres du ministère de l'Intérieur, ils étaient 3.500.

"Nous attendons des réformes de fond : les Staps doivent devenir enfin une priorité à l'agenda gouvernemental", défend Laurent Beauvais, président de l'association. Avec deux principales revendications : une réforme du système de formation "illisible" dans le domaine du sport et des moyens financiers pour les universités.

Les Staps font partie des filières en tension, où les demandes d'inscription dépassent le nombre de places disponibles dans de nombreuses académies. La sélection, par tirage au sort, qui limite l'accès à ce cursus fait partie des points noirs soulevés par lors de cette journée de mobilisation.

échec du dialogue social

"Cette très forte mobilisation est d'abord le signe d'un échec total du dialogue social, analyse Alexandre Leroy, président de La Fage. Nous ne sommes rentrés en cours que depuis deux semaines et il faut déjà battre le pavé tellement la situation est difficile".

"Les conditions d'études ne sont plus possibles, renchérit Laurent Beauvais. À Clermont, la gouvernance de l'UFR a démissionné, des cours sont annulés, des profs refusent d'enseigner car les conditions de sécurité ne peuvent plus être respectées..." Du côté du ministère, on assure que des discussions sont en cours pour améliorer le système d'orientation et la situation en Staps.

Un cri d'alarme qui dépasse la filière, souligne La Fage. "Les Staps sont particulièrement touchés par l'afflux d'étudiants, mais les conditions d'études se dégradent partout avec le boom démographique et les 65.000 étudiants de plus cette année, note Alexandre Leroy. Il manque un milliard d'euros au budget 2016 simplement pour fonctionner normalement."

Pour le responsable étudiant, ce n'est qu'un premier round avant les mobilisations prévues le 16 octobre dans l'enseignement supérieur et la recherche.

Rassemblement d'étudiants devant le ministère - Unef - 23 septembre 2015Un rassemblement de l'Unef devant le ministère
En parallèle, l'Unef a appelé à un rassemblement devant le ministère de l'Enseignement supérieur le 23 septembre 2015, pour dénoncer les conditions d'études de cette rentrée, marquée par l'augmentation des effectifs étudiants. Une centaine de personnes étaient présentes.

"Ce n'est qu'un début, promet Martin Bontemps, vice-président du syndicat. C'est en octobre que nous verrons la capacité de mobilisation des étudiants."

Camille Stromboni | Publié le