S’il doit quitter son ministère le 7 juin prochain, Xavier Darcos ne laissera pas à son prédécesseur le soin de boucler la réforme sur la formation et le recrutement des enseignants. Sans attendre le 15 juillet (date de remise des conclusions de la commission Marois-Filâtre)… ni même le 30 juin (date de clôture des états généraux de la formation des enseignants organisés par la CDIUFM), le ministre a décidé que les décrets d’application de la réforme seront présentés au prochain Comité technique paritaire ministériel de l’éducation nationale, ce mercredi 27 mai 2009.
Ces textes ne pourront s’appliquer qu’à partir de la rentrée 2010, pour les concours 2011. Sans surprise, ils prévoient que les étudiants devront désormais être inscrits en M2 (master 2) ou détenteurs d’un M2 pour s’inscrire aux concours de l’enseignement. Il est aussi précisé que les lauréats au concours qui n’obtiendront pas le M2 garderont le bénéfice de leur concours pendant une année.
Des mesures transitoires
Les textes donnent aussi les mesures transitoires adoptées pour la session des concours 2010 (qui restent identiques à ceux de 2009). Pourront les passer :
- les étudiants de L3 inscrits dans un IUFM à la rentrée 2009 et pour lesquels cette inscription leur donnera l’équivalence du M1
- les étudiants inscrits en M1 ou en M2 à l’université à la rentrée 2009
- les détenteurs d’un M2
- les candidats présents aux épreuves d’admissibilité des concours 2009
- les candidats présents aux concours en 2008 et qui n’auront pas pu se présenter en 2009 faute d’ouverture de leur section ou de leur option.
Pour tous ceux-là, la réussite aux concours entraînera leur affectation comme enseignants-stagiaires à la rentrée 2010 (avec la condition sine qua non pour les étudiants licenciés qu’ils obtiennent le M1).
Quelle alternance après le concours ?
Les nouveaux décrets - qui modifient d’autres décrets précédents portant sur le statut - ne donnent aucune indication sur la formation des enseignants après le concours. Et c’est justement ce sujet qui divise encore le gouvernement et les syndicats. Le ministre propose que la première année de prise de fonction repose sur une alternance 2/3 de temps en classe et 1/3 en formation continue. La proportion est aujourd’hui inverse pour les lauréats aux concours de l’enseignement qui passent une année en IUFM et effectuent des stages. Cette proposition qui soulève de nombreuses questions sur la formation à donner aux futurs enseignants signerait aussi, selon les syndicats, la mort programmée des IUFM. Un dossier dont héritera sans doute le successeur de Xavier Darcos.
