Médecine : le numerus clausus fait débat

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Depuis quelques temps, on constate un certain mécontentement chez les doyens de certaines facs de médecine et l’ANEMF (Association nationale des étudiants en médecine de France). En cause : le calcul du numerus clausus. « Depuis deux ans, le gouvernement prend en compte un critère supplémentaire : les besoins régionaux en médecins », explique Chloé Loyez, présidente de l’ANEMF. Or, le Sud de la France est déjà bien pourvu en praticiens, comme Paris. En revanche, on constate une pénurie dans le Nord de la France ou en Franche-Comté.

« Résultat : à Paris, le numerus clausus baisse petit à petit, et le taux de réussite stagne autour de 11-12 % quand, à Amiens, le numerus clausus bondit et le taux de réussite augmente à 25 %. On est face à un gros problème d’égalité. A compétences égales, un étudiant n’aura pas les mêmes chances de réussite s’il est inscrit à Paris ou à Amiens. D’autre part, d’une année sur l’autre, certaines facs – comme Amiens ou Saint-Étienne – ont vu leurs effectifs augmenter considérablement (+30 %). Elles n’ont plus l’espace pour accueillir convenablement ces étudiants », précise Chloé Loyez.

Ce qui peut se passer en dix ans…

Si la mesure permettait d’assurer l’installation de médecins dans les déserts médicaux, elle serait justifiée… Mais tel n’est pas forcément le cas. « Entre la première année et l’installation, il y a dix ans d’études et beaucoup de choses peuvent changer. Le classement à l’ECN (l’examen classant national) a notamment son importance. Il faudrait donc mettre en place tout un système d’autres mesures pour faire évoluer la démographie médicale », indique Chloé Loyez. Les doyens réclament la stagnation du numerus clausus et plus de moyens pour former leurs étudiants.


La réforme de la première année de médecine (PCEM1) telle qu'elle sera mise en oeuvre à la rentrée 2010 dans les universités : un décryptage de l'ANEMF à lire sur letudiant.fr

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